Divertissement

Radio France : France Inter en grève ce dimanche, condamnant l’affaire Meurice et « la répression des insolences »

« En raison d’un appel à la grève lancé par toutes les organisations syndicales représentant Radio France pour la défense de la liberté d’expression, nous ne sommes pas en mesure de diffuser l’ensemble de nos programmes habituels. Nous nous en excusons», peut-on entendre ce dimanche matin sur France Inter, qui a opté pour une programmation musicale.

Entre soutien à l’humoriste Guillaume Meurice et prochaine réforme contestée de l’audiovisuel, les syndicats de Radio France ont appelé à la grève, de minuit ce dimanche jusqu’à 23h59, pour protester contre « la répression de l’insolence et de l’humour.

Si France Info, France Culture, France Musique et les stations locales France Bleu fonctionnent normalement ce dimanche matin, sur son site, la radio au logo bleu a également relayé l’appel à la grève. Les six syndicats de la maison ronde (CGT, CFDT, FO, SNJ, SUD, Unsa) affirment vouloir « défendre la liberté d’expression » après la suspension de Guillaume Meurice mais aussi contre les « menaces » qui pèsent selon eux sur certaines émissions de France Inter.

Guillaume Meurice, figure de l’émission « Le grand Dimanche soir » de Charline Vanhoenacker, a été retiré de l’antenne le 2 mai, dans l’attente d’une éventuelle sanction pouvant aller jusqu’au non-lieu, quatre jours après avoir réitéré ses propos polémiques sur Benyamin Netanyahou tenus à l’émission « Le grand Dimanche soir ». fin octobre. Il a été convoqué à un premier entretien avec les ressources humaines, prévu jeudi. L’humoriste avait comparé le Premier ministre israélien à une « sorte de nazi mais sans prépuce », ce qui lui avait valu des accusations d’antisémitisme et une plainte, récemment classée sans suite.

Si elle a reçu une immense vague de soutien, notamment de la part des comédiens de la station, cette sortie a été appréciée différemment ailleurs. Sa collègue Sophia Aram avait qualifié cette comparaison de « blague pourrie », ce dimanche, dans nos pages, elle a également dénoncé un « détournement de chaîne publique à des fins personnelles ».

La ministre de la Culture Rachida Dati a jugé que le groupe public « ne pouvait pas ne pas réagir » après la répétition des propos litigieux. Cette affaire pourrait toutefois « soulever des questions sur la liberté d’expression », a admis le ministre.

Une nouvelle grève les 23 et 24 mai

Au-delà de cette affaire, les turbulences au sein de Radio France sont loin d’être terminées. Les syndicats ont lancé un nouvel appel à la grève les 23 et 24 mai, dates où devrait être examiné le projet de réforme structurelle pour l’ensemble de l’audiovisuel public. Un amendement du gouvernement déposé vendredi à l’Assemblée nationale risque d’alimenter la contestation : il prévoit la fusion dès 2026 de Radio France, France Télévisions, France Médias Monde (RFI, France 24) et l’INA (Institut national de l’audiovisuel).

Appelant à la création d’un « pôle puissant », Rachida Dati avait jusqu’alors annoncé son soutien à un regroupement rapide au sein d’une holding. Mais elle est restée dans le flou quant à une éventuelle intégration plus poussée. Les syndicats refusent ce projet. « Non à la holding ! Non à toute forme de fusion ! », ont lancé ces organisations, ajoutant : « Cela nous tuerait » car « la spécificité de la radio, qui fait sa force, disparaîtrait », selon un responsable.

Par ailleurs, les syndicats s’inquiètent de « menaces » pesant, selon eux, « sur des émissions populaires et uniques », notamment sur France Inter où se prépare la grille de rentrée. Récemment, les Sociétés des journalistes (SDJ) et des producteurs (SDPI) de la chaîne ont dénoncé « un virage éditorial » de la première radio de France, sur fond d’économies budgétaires.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
Bouton retour en haut de la page