Bourse Entreprise

les ventes de logements neufs au plus bas depuis 2010

Au troisième trimestre 2024, les commercialisations de logements neufs ont chuté de 41 % par rapport au même trimestre de l’année dernière.

L’offre de logements neufs continue de se tarir et la sortie de crise ne semble pas imminente. Les ventes de logements neufs au 3ème trimestre 2024 ont chuté de 41% par rapport à la même période de l’année dernière, selon la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI).

Avec 8 693 logements mis sur le marché au troisième trimestre, le secteur atteint son plus bas niveau depuis près de 25 ans. «Nous ne nous attendions pas à cela», a déclaré le président du FPI, Pascal Boulanger, lors d’une conférence de presse ce jeudi 14 novembre. «Nous sommes à mi-chemin du pire trimestre que nous ayons jamais connu.»

Et la situation ne risque pas de s’améliorer puisque les autorisations de permis de construire baissent également, de 7,6% par rapport au 3e trimestre 2023. 85 000 logements ont été autorisés, alors que la moyenne était de plus de 110 000 entre 2015 et 2018.

De plus en plus de logements sont même retirés du marché faute de trouver preneur. Le taux de retrait des logements commercialisés progresse inexorablement pour atteindre un maximum de 32 %. Ainsi au cours du trimestre, la commercialisation d’un tiers des logements a été suspendue ou arrêtée, contre 8% fin 2022.

«On se prépare à la pénurie»

Selon Pascal Boulanger, un taux de désistement compris entre 3 et 8 % correspond à des problèmes techniques ou juridiques rencontrés par les promoteurs. Ainsi, selon lui, les 25 % de logements supprimés le sont pour des raisons commerciales.

A l’approche des élections municipales, la situation ne risque pas de s’améliorer selon le président de la fédération des promoteurs. «On se prépare à la pénurie de 2027, 2028…», s’inquiète Pascal Boulanger.

« Le problème, c’est que lorsque la reprise sera là, nous ne pourrons pas y répondre », prévient-il.

Du côté de la demande, la situation ne s’améliore pas, mais la baisse ralentit. Les ventes de logements neufs n’ont baissé que de 2,5% au 3ème trimestre 2024. Elles se sont ainsi stabilisées à un niveau particulièrement bas autour de 19.000 réservations, contre 28.000 en moyenne entre 2018 et 2024.

Mais là encore, le président de la fédération des promoteurs s’inquiète pour l’avenir. « On peut imaginer que les derniers acheteurs de Pinel se sont précipités, mais avec la fin du système, les ventes risquent de baisser encore », explique-t-il.

Des prix stables

Enfin, côté prix, la baisse observée est très légère par rapport à l’effondrement du marché. Le prix du mètre carré atteint 4 904 euros au 3ème trimestre 2024 contre 4 969 euros il y a un an.

« C’est un prix technique qui comprend le coût de la construction, le terrain, les normes… Nos prix ne peuvent pas vraiment baisser », assure Pascal Boulanger.

Il précise toutefois que ces prix sont comptabilisés hors rabais accordés par les promoteurs, qui ont augmenté ces derniers mois.

Selon le président du FPI, dans ce contexte, les promoteurs s’appauvrissent en termes de foncier et de main d’œuvre. « Mais le jour où le marché redémarrera, on risque d’avoir une guerre d’enchères pour les terres parce que tout le monde en voudra et une inflation des salaires parce qu’il sera difficile d’embaucher », prévient-il. Il mise désormais sur des mesures du projet de loi de finances, comme la généralisation des prêts à taux zéro, pour arrêter l’hémorragie.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
Bouton retour en haut de la page