Les vaccins sont-ils efficaces contre la nouvelle variante du MPOX ?
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Les vaccins sont-ils efficaces contre la nouvelle variante du MPOX ?

Les vaccins sont-ils efficaces contre la nouvelle variante du MPOX ?

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété mercredi 14 août le niveau d’alerte le plus élevé face à une résurgence du virus MPO. Des vaccins sont actuellement sur le marché, mais leur efficacité contre un nouveau « variant » suscite des interrogations.

Les vaccins déployés contre le MPOX seront-ils décisifs ? La menace d’une nouvelle épidémie mondiale plane en raison de la propagation d’un nouveau variant du MPOX (initialement appelé « monkeypox ») en Afrique de l’Est. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété son niveau d’alerte le plus élevé, craignant une pandémie.

Mais la MPOX n’est pas une maladie nouvelle. Décennie après décennie, ce virus de la grande famille de la variole continue de se manifester, sous diverses formes. La différence de la « version 2024 » vient cette fois de l’apparition d’un nouveau variant en République démocratique du Congo, le « clade 1b », responsable d’une poussée inquiétante des cas dans la région.

Un vaccin efficace contre le variant 2022

Face à cette maladie, les scientifiques ne partent pas de zéro. Un vaccin est en effet disponible depuis la première épidémie qui s’est propagée en Europe et en Amérique du Nord en 2022. En France, les vaccins actuellement utilisés « sont les vaccins de 3e génération contre la variole, Imvanex et Jynneos » indique le centre de crise sanitaire.

Le ministère de la Santé rappelle de son côté que ce vaccin concerne, selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé (AHS), les personnes ayant eu un contact à risque avec une personne malade, les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes signalant des partenaires sexuels multiples ou encore les travailleurs du sexe.

« La vaccination peut également être envisagée au cas par cas pour les professionnels de santé amenés à soigner des personnes malades. »

Au total, rien qu’en France, 152.500 doses de vaccins avaient été administrées à fin juin 2024, dont 141.049 en 2022, selon le Centre de crise sanitaire du ministère.

L’efficacité de ce vaccin a été démontrée contre les versions préexistantes de MPOX, le « clade 2b », avec une protection d’environ 80 % comme le rappelle la dernière analyse partagée le 16 août par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Une forte protection à la fois contre les infections et contre les formes graves.

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« L’administration de deux doses de vaccin va permettre une protection de 70 à 80% contre l’apparition de la maladie et les formes graves », explique à BFMTV Olivier Schwartz, directeur de l’unité virus et immunité à l’Institut Pasteur. « La charge virale d’une personne infectée qui a été vaccinée sera indétectable ou très faible, la personne sera elle-même protégée et transmettra beaucoup moins le virus à son entourage. »

Une étude française menée par des équipes de l’Inserm, de l’AP-HP, de l’Université Paris Cité et de Sorbonne Université a également récemment montré qu’un « déploiement rapide de la vaccination contre la variole » chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes pouvait « réduire significativement le risque de BPCO ». Des résultats publiés dans la revue scientifique The Lancet Regional Health-Europe en juillet dernier après une étude portant sur environ 500 participants.

Des incertitudes mais de l’optimisme quant à la protection contre le « clade 1b »

Problème : l’apparition du nouveau clade du mpox est trop récente pour permettre d’être certain que nos vaccins actuels protégeront contre la nouvelle souche. « Il est trop tôt pour avoir une certitude sur le niveau d’efficacité des vaccins » sur le nouveau variant, a expliqué directement à La Tribune du Dimanche le ministre délégué démissionnaire à la Santé, Frédéric Valletoux.

Interrogé par BFMTV, le laboratoire bavarois nordique n’a pas fourni de données sur l’efficacité de son produit sur la nouvelle souche. Contactée également, l’OMS n’a pas fourni dans l’immédiat d’informations préliminaires sur l’efficacité ou non des vaccins sur le variant. Les experts contactés se montrent toutefois optimistes.

« Nous ne sommes pas inquiets de l’émergence de cette nouvelle épidémie avec un virus MPOX un peu différent de celui de 2022. L’efficacité attendue est exactement la même », explique par exemple le professeur Jean-Daniel Lelièvre, membre de l’Institut de recherche vaccinale et médecin au service des maladies infectieuses de l’hôpital Henri Mondor (AP-HP).

« Nous nous attendons à ce que le vaccin soit efficace contre le virus de clade 1b, même si cela n’est pas formellement démontré pour l’instant », ajoute Olivier Schwartz, de l’Institut Pasteur.

Ces hypothèses se fondent sur le fonctionnement de nos vaccins. Plutôt que des produits à base de variole ou de mpox, les vaccins actuels sont tous dérivés du virus de la vaccine, un cousin des deux maladies. Cette même base assure une protection élevée contre les virus de la famille des « pox ». Ces maladies étant toutes relativement similaires, elles devraient être combattues avec la même efficacité.

De nouvelles recommandations d’ici fin août

A la demande du gouvernement démissionnaire, la Haute Autorité de Santé (HAS) a été chargée de réévaluer les conditions d’accès au vaccin et la population à laquelle il est destiné. Il pourrait ainsi être décidé d’élargir l’accès à de nouvelles populations ou de recommander une dose de rappel, par exemple. Des instructions spécifiques pour la nouvelle clade pourraient également y être incluses.

Ces nouvelles recommandations sont attendues pour la « fin août », comme l’a expliqué le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal mardi 20 août, un calendrier que nous a confirmé la Haute Autorité de Santé. Dans le même temps, la France offrira 100.000 doses de vaccins aux pays touchés par l’épidémie, à la demande du président de la République Emmanuel Macron.

Enfin, la possibilité de commercialisation de nouveaux vaccins contre la MPOX est également évoquée. L’OMS a exhorté les fabricants de vaccins contre la variole du singe à soumettre leurs dossiers à une évaluation d’urgence dès que possible.

Ainsi, une forme de vaccin désormais bien connue des Français pourrait être mise sur le marché : les vaccins à ARN messager, comme pour le Covid-19. Des essais sont en cours mais ne devraient pas aboutir dans l’immédiat.

Caroline Dieudonné et Tom Kerkour

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