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Les Ukrainiens de plus en plus ouverts aux négociations à condition d’obtenir des garanties de sécurité

Des civils attendent à Pokrovsk d'être évacués de la ville, le 1er septembre 2024.

Les prochains mois seront probablement cruciaux pour l’avenir de l’Ukraine. Volodymyr Zelensky se rend aux États-Unis pour tenter d’obtenir des garanties de sécurité cruciales qui lui permettront d’aborder en position de force d’éventuelles futures négociations de paix avec la Russie. Lors d’un point de presse vendredi 20 septembre, le chef de l’État a reconnu qu’il espérait convaincre le président sortant Joe Biden d’agir avant de quitter la Maison Blanche, car la politique de soutien au plus puissant allié de Kiev pourrait être bouleversée par les résultats de l’élection présidentielle de novembre.

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Ces préparatifs en vue des négociations de paix interviennent à un moment critique pour le pays, alors que le soutien international de ses alliés reste insuffisant pour changer le cours de la guerre et que la population, épuisée, montre de plus en plus de signes de faiblesse dans sa résilience. L’offensive ukrainienne sur Koursk, présentée par les autorités de Kiev comme un autre levier de pression sur le Kremlin, n’a pas modifié la dynamique des combats dans l’est du pays. Les forces russes continuent d’avancer face à une armée ukrainienne souffrant d’un manque d’hommes et de munitions, s’emparant chaque jour de nouveaux hameaux dans le Donbass.

L’hiver s’annonce difficile pour l’ensemble du territoire, plus de la moitié de ses capacités de production d’électricité ayant été détruites par les frappes russes. La population craint un hiver au froid marqué par d’importantes coupures de courant.

Les sondages réalisés ces derniers mois ont déjà montré une augmentation du nombre de personnes se déclarant ouvertes à la perspective de négociations. « Les gens sont dans un état psycho-émotionnel difficile, la guerre est longue, elle prend toute la force et les émotions »a analysé le conseiller présidentiel Mykhailo Podolyak, lors d’une interview, début août. « La société ukrainienne subit de nombreuses pertes »observer Anton Hrushetskyi, directeur exécutif de l’Institut international de sociologie de Kiev (KIIS). « C’est psychologiquement épuisant pour les Ukrainiens. »

« Protéger certains intérêts nationaux »

Ainsi, selon les résultats d’une enquête réalisée par KIIS en mai pour le National Democratic Institute, un think tank américain, la part de ceux qui seraient ouverts aux négociations serait passée de 33 % en mai 2023 à 57 % un an plus tard. Anton Hrushetskyi note également une augmentation du nombre de personnes se déclarant « généralement prêt à faire des concessions territoriales » pour arrêter la guerre.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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