Les trous d’air vertigineux du RC Vannes coûtent cher au club breton en Top 14
Pour exister dans ce Top 14 complexe qui ne pardonne aucune erreur, il faut être régulier, sur la longueur de la saison, mais aussi lors d’une rencontre. Si le RC Vannes n’est pas ridicule pour un promu, il doit absolument travailler cette régularité, et se battre pour éradiquer de ses performances ces drôles et étranges trous d’air, ces absences récurrentes et pénalisantes… Face au Racing, le RC Vannes jouait son cinquième match de championnat, et comme lors des quatre premiers (Toulouse, Stade Français, LOU, Toulon), il a disparu un instant des débats, oublié les fondamentaux, avec sanction immédiate.
Samedi après-midi, les hommes de Jean-Noël Spitez, qui purgeait son dernier match de suspension et reviendra donc sur le banc samedi prochain, à Montpellier, ont parfaitement négocié l’entame et la première période. Ils ont été bons dans tous les domaines du jeu, réalistes dans les zones de but, solides en défense, forts en mêlée, inspirés en touche.
Les feux étaient au vert, et les supporters croisés à la pause semblaient convaincus de voir l’équipe promue s’imposer pour la deuxième fois de la saison, après le succès obtenu face au LOU. Le RC Vannes menait donc 17-10 après 40 minutes de jeu, avec deux essais inscrits par Salesi Rayasi (9e) et Cyril Blanchard (40e). Mais un match, c’est 80 minutes, et deux périodes, et la seconde, les Bretons n’ont pas joué.
Pour quoi ? Dans le feu de l’action, il est difficile de trouver les réponses. Le premier à être invité à réfléchir au problème a été le centre Alex Arrate : « C’est frustrant quand on voit notre première période, on a bien commencé le match, on était devant à la pause, il y a eu beaucoup de choses positives. Et puis on s’effondre, on passe 25 minutes dans notre camp, on tire des pénalités, je prends un jaune. Ces 25 minutes de répit avec beaucoup de maladresse et d’indiscipline. On est sous pression, on n’arrive pas à mettre la main sur le ballon. Et puis on s’est retrouvé face à une équipe qui revenait avec d’autres intentions. »
Pour Francisco Gorrissen, son capitaine, le problème ne peut pas être physique. Il faut alors regarder dans la tête des joueurs qui après la première période se voyaient peut-être trop bons, et certains, le vent dans le dos, de pousser un peu plus loin le Racing, une équipe en manque de confiance pour arriver en Bretagne. « Il faut être plus concentré, plus discipliné. A la pause, on se sentait bien, on était excités, on en voulait encore plus. Mais on a abandonné, on a fait moins d’efforts. »
La pause a-t-elle été bien gérée ? Le discours des coachs pendant ces minutes de repos a-t-il été le bon ? « C’est une question qu’on se pose, Mathieu Cidre l’a reconnu immédiatement. Avons-nous donné les bonnes instructions, étaient-elles pertinentes ? Franchement, la première période a été encourageante, nous avons été décisifs, nous avons mis la pression sur les coups d’envoi, nous avons réussi à marquer, nous pensions que les choses allaient dans le bon sens mais nous avons oublié certaines ressources. Nous devons être sur place pendant 80 minutes. Avons-nous mis les ingrédients pour pouvoir insister et garder le contrôle du match ? C’est un championnat impitoyable qui ne laisse aucun répit. Il y a toujours un trou d’air… Il manquait certaines ressources, tout cela manquait, il faut être tout le temps attentif, parce que quand on joue notre rugby, on n’est pas lâché. » Oui, mais il faut y jouer plus de 40 minutes.