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les trois chefs présumés du coup d’Etat manqué placés en détention provisoire

Un manifestant soutenant le président Luis Arce tient une pancarte sur laquelle on peut lire « Zuñiga en prison » à La Paz, en Bolivie, le 28 juin 2024.

En Bolivie, les trois chefs présumés du coup d’Etat manqué ont été placés en détention provisoire pour une durée de six mois par la justice, a annoncé vendredi 28 juin le parquet.

Le général Juan José Zuñiga, ancien chef de l’armée, le vice-amiral Juan Arnez Salvador, ancien chef de la marine, et Alejandro Irahola, ancien chef de la brigade mécanisée de l’armée, seront incarcérés dans une prison de haute sécurité située à la périphérie de El Alto, une ville proche de La Paz. « Cette détention provisoire ordonnée par le juge créera sans aucun doute un précédent, et constitue un bon signal pour que l’enquête puisse continuer à avancer »a déclaré le procureur César Siles.

Les trois officiers soupçonnés d’avoir tenté de renverser mercredi le président Luis Arce sont accusés de soulèvement armé et de terrorisme et risquent des peines allant jusqu’à 20 ans de prison, a déclaré le magistrat à la télévision d’État.

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Des dizaines de manifestants se sont rassemblés vendredi devant le bureau du procureur et le siège de la police où M. Zuñiga est détenu à La Paz, brandissant des pancartes en faveur de la démocratie. « Les gens qui veulent entrer par la force, avec des mitrailleuses, des chars, ne peuvent pas gouverner. Nous ne le permettrons pas, quel que soit le gouvernement en place. »a déclaré Juan Fernández, 44 ans.

Mise en scène présumée

Au total, vingt et un militaires actifs, retraités et civils ont été arrêtés dans le cadre de la tentative de coup d’État, au cours de laquelle des troupes équipées de chars ont assiégé le palais présidentiel pendant plusieurs heures avant de se retirer. Le général Zuñiga a affirmé avoir agi sur ordre du président qui lui avait demandé de « mettre en scène quelque chose pour augmenter sa popularité ».

M. Arce a vigoureusement nié : « Comment pourrait-on ordonner ou planifier un coup d’État ? (…) Il a agi de sa propre initiative. Parmi les vingt et une personnes arrêtées figure également le général Marcelo Zegarra, ancien chef de l’armée de l’air, qui doit être présenté aux juges dans les prochaines heures. Il s’est présenté au parquet avec ses deux avocats. Le sergent Alan Condori, qui conduisait le véhicule blindé qui a tenté d’enfoncer l’une des portes du palais présidentiel, a également été arrêté.

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Avec ce coup d’État manqué, la Bolivie entre dans une nouvelle période de turbulences politiques sur fond de crise économique. L’élection présidentielle de 2025 aiguise les appétits, alors que le malaise règne au sein de l’institution militaire sur fond de mécontentement populaire face à la hausse des prix et à la pénurie dans un pays dont les ressources en gaz et en lithium suscitent l’intérêt. mondial.

L’ex-président Morales pris en embuscade

À un peu plus d’un an de la fin de son mandat entamé en 2020, M. Arce fait face à de multiples fronts. Notamment sur le plan politique avec une aile de son parti, le Mouvement vers le socialisme (MAS), restée fidèle à l’ancien président Evo Morales (2006-2019) qui entend se représenter sous la bannière du MAS qu’il a créé.

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Evo Morales, le premier chef d’État indigène à avoir gouverné trois mandats, veut revenir au pouvoir malgré une décision de la Cour constitutionnelle lui interdisant de le faire au motif qu’il a déjà accompli plus de mandats que le nombre de mandats autorisé par la Constitution. Une décision qu’il conteste et juge  » politique « .

Evo Morales a appelé vendredi à une enquête après avoir remis en cause la version officielle : « Le coup d’État commence, les ministres marchent joyeusement sur la place Murillo, ils frappent les chars ; un coup d’État avec zéro blessé, zéro coup de feu, zéro mort »a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Il a appelé ses partisans à se mobiliser en faveur de la démocratie, sans jamais mentionner M. Arce.

Le Monde avec l’AFP

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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