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Les tribunaux bangladais ont considérablement réduit les quotas d’embauche, ce qui a déclenché de violents affrontements dans le pays

Les forces militaires bangladaises montent la garde dans une rue de Dhaka, au Bangladesh, le samedi 20 juillet 2024.

Les tribunaux du Bangladesh ont réduit, dimanche 21 juillet, le système de quotas pour les candidats aux postes de fonction publique, sans l’abolir, après que leur réintroduction en juin a déclenché des affrontements à l’échelle nationale qui ont fait 151 morts.

« La Cour suprême a déclaré le verdict de la Haute Cour illégal »« Nous avons décidé de réintroduire des quotas, qui prévoient notamment de réserver 30% des emplois aux enfants des vétérans de la guerre de libération du Bangladesh contre le Pakistan. Cette catégorie est connue pour être proche du pouvoir en place », a déclaré le procureur général Amin Uddin, faisant référence à une décision antérieure qui a rétabli les quotas. Le procureur général a précisé que 5% des emplois de la fonction publique resteraient réservés aux enfants des vétérans de la guerre d’indépendance et 2% aux autres catégories.

La réintroduction des quotas a déclenché des affrontements dans tout le pays entre étudiants et forces de l’ordre, qui ont fait 151 morts depuis le début de la semaine, dont plusieurs policiers – selon un bilan établi par l’Agence France-Presse (AFP) à partir de données de sources policières et hospitalières -, conduisant aux pires violences depuis 15 ans sous la Première ministre Sheikh Hasina.

La Cour suprême du Bangladesh a exhorté dimanche les étudiants manifestants à « retourner en classe » après avoir rendu sa décision, que Shah Monjurul Hoque, un avocat qui représentait deux étudiants, a confirmé à l’AFP.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La répression violente des manifestations étudiantes plonge le Bangladesh dans le chaos

Internet coupé dans le pays

Des soldats patrouillent dans plusieurs villes du Bangladesh où la police anti-émeute n’a pas réussi à rétablir l’ordre, tandis qu’une coupure nationale d’Internet depuis jeudi a sévèrement limité le flux d’informations vers le monde extérieur.

Le gouvernement de Mmoi Hasina a été accusée par des militants des droits de l’homme d’abuser des institutions de l’État pour renforcer son emprise et écraser la dissidence, notamment en exécutant des opposants de manière extrajudiciaire. Le Bangladesh ne parvient pas à offrir des opportunités d’emploi adéquates à ses 170 millions d’habitants, et le système de quotas est une source majeure de ressentiment chez les jeunes diplômés confrontés à une grave crise.

Mmoi Hasina a attisé les tensions ce mois-ci en comparant les manifestants aux Bangladais qui ont collaboré avec le Pakistan pendant la guerre d’indépendance du pays. La Première ministre bangladaise devait quitter le pays dimanche pour une tournée diplomatique en Espagne et au Brésil, mais elle a annulé son voyage en raison des violences en cours.

La police a arrêté plusieurs membres du principal parti d’opposition, le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), et des Etudiants contre la discrimination, principal groupe organisateur des manifestations. Le département d’Etat américain a déconseillé samedi aux citoyens de se rendre au Bangladesh et a annoncé qu’il commencerait à rapatrier certains diplomates et leurs familles.

Le Monde avec l’AFP

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Eleon Lass

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