Les travaillistes et les conservateurs s’engagent à ressusciter les services publics sans augmenter les impôts
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Les travaillistes et les conservateurs s’engagent à ressusciter les services publics sans augmenter les impôts

En juillet auront lieu les élections générales britanniques qui renouvelleront les membres de la Chambre des communes du Royaume-Uni. En pleine campagne, conservateurs et travaillistes vendent beaucoup de rêve, mais pas un mot sur le financement.

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Vue de Londres, 3 avril 2024. Photo d’illustration.  (TOLGA AKMEN / MAXPPP)

Les Britanniques sont appelés aux urnes le 4 juillet 2024 pour les élections générales qui renouvellent pour cinq ans les 650 membres de la Chambre des communes du Royaume-Uni. La campagne se résume à un duel entre conservateurs et travaillistes. Si les urgences sont similaires à celles de la France : pouvoir d’achat, avenir des services publics, les candidats britanniques se gardent bien de dire comment ils comptent financer leurs programmes.

Dans les deux camps, les candidats s’engagent à ne pas augmenter les impôts, certains envisagent même de les réduire. Tous jurent qu’ils continueront à soutenir les services publics, déjà considérés comme à l’agonie. Mais dès qu’on leur demande où ils comptent trouver l’argent, tout devient très confus, très évasif. Bref, conservateurs et travaillistes promettent de « se raser gratuitement », laissant le contribuable britannique dans un épais brouillard.

Pour se faire une idée, on peut dire que les finances publiques britanniques sont dans un état comparable à celles de la France. Même si les deux pays ne fonctionnent pas de la même manière, c’est à peu près la même chose : une croissance faible autour de 0,7%, une dette publique inférieure à celle de la France, mais sur le point d’atteindre 100% du PIB pour la première fois depuis le années 1960. En résumé, le contexte est défavorable, alors qu’il y a de sérieux défis à relever. L’éducation, le système pénitentiaire, depuis 2010 tous les services publics se sont détériorés. Certaines autorités locales sont en faillite et l’avenir du NHS, le service public de santé, est loin d’être assuré. Nick Davies, directeur de programme à l’Institute of Government, décrit un système de santé sous assistance respiratoire : « Les deux parties promettent de maintenir à long terme le nombre d’employés du NHS, ce qui implique d’augmenter le budget de 6,5% chaque année, ce qui est assez lourd. Et on ne sait même pas si cela suffira à combler le vide. » . problèmes de personnel ou de qualité des soins.

La seule certitude est que le parti qui sortira vainqueur des élections devra trouver beaucoup d’argent. Il faudra soit sacrifier les budgets dans certains secteurs, soit augmenter les impôts, selon cet analyste du British Institute for Fiscal Studies qui ne se fait aucune illusion : « L’histoire nous a toujours montré qu’au cours des premiers mois, les nouveaux gouvernements imposent souvent des impôts intéressants et juteux… et ces mesures n’apparaissent jamais dans les programmes de campagne. »

Le silence des deux parties est tel qu’on parle aujourd’hui d’un « conspiration du silence » sur le financement des programmes dans cette campagne électorale britannique. Ce serait un « Pacte secret » entre conservateurs et travaillistes, pour ne pas aborder des sujets qui fâchent et mieux se consacrer à vendre du rêve.

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