Les transports en Ile-de-France s’adaptent enfin aux Jeux Paralympiques et au retour des usagers réguliers
Alors que certains s’inquiétaient de la capacité des transports franciliens à gérer en même temps les spectateurs des JO et les usagers habituels revenant de vacances, le défi semble avoir été relevé sans problème majeur.
Au milieu des costumes-cravates, des mallettes et des Parisiens pressés, un père et son fils déambulent dans les couloirs de la gare du Nord. Casquettes aux couleurs de la France sur la tête, ils sont prêts à se rendre au Stade de France pour assister aux épreuves de para-athlétisme, suivis par un couple portant des tee-shirts à l’effigie de la désormais célèbre Phryge. Ce mercredi matin, début septembre, à l’heure de pointe, les spectateurs des Jeux paralympiques cohabitent joyeusement avec les Parisiens reprenant les transports en commun. « On est loin de l’ambiance des Jeux Olympiques, mais c’est sympa de croiser des groupes d’enfants tout excités d’aller voir les épreuves. »reconnaît cet utilisateur, qui se précipite rapidement au travail.
A quelques jours de la fin des épreuves paralympiques, force est de constater que la vie a repris son cours normal dans le système de transport de la région. Et si l’heure n’est pas encore au bilan, les premiers retours sur la qualité des transports publics pendant la période des Jeux sont très positifs. « Rien à signaler, c’est calme »s’exclame fièrement l’un « gilet violet »chargés de guider les touristes lors de l’achat de leurs billets. Pas de longues files d’attente aux guichets, pas d’embouteillages pour s’informer : il y a toujours autant d’agents en gare. « On était un peu plus inquiets pour les Jeux Paralympiques en raison du retour des Parisiens sur le réseau. Ce n’est plus la parenthèse enchantée des Jeux Olympiques et il y a sensiblement plus de monde dans les transports en commun, mais globalement, tout se passe bien. »se réjouit Arnaud Bertrand, le président de l’association Plus de trains.
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« Tout s’est déroulé comme prévu »
« Il n’y a pas eu d’incidents majeurs et ceux qui se sont produits ont été bien gérés. »il poursuit en prenant l’exemple de la panne survenue mardi soir sur le RER B alors que les événements se déroulaient au Stade de France : « Des messages ont été diffusés dans le stade pour inciter les spectateurs à utiliser d’autres lignes et tout s’est très bien passé ». Une nouveauté qu’Île-de-France Mobilités entend pérenniser. Autre bon point diffusé : la présence « gilets violets » qui offrent un véritable service d’accompagnement aux spectateurs des Jeux ainsi qu’aux usagers du quotidien. « C’est un excellent service »admet Arnaud Bertrand, espérant que la présence de ces agents puisse perdurer « héritage »Selon lui, jeudi – le jour de la semaine où les transports sont les plus fréquentés – sera le jour de « crash-test ».
Du côté d’Île-de-France Mobilités (IDFM), l’autorité organisatrice des transports publics franciliens, on attend lundi prochain et le grand départ des athlètes pour se réjouir d’avoir réussi le défi des JO 100% accessibles. Reste qu’un parfum d’autosatisfaction flotte déjà dans l’air. « Que ce soit dans les gares ou d’un point de vue opérationnel, les agents sont sur le pont. Le système est le même que pendant les Jeux Olympiques. »se souvient Laurent Probst, directeur général d’IDFM. Il se réjouit notamment de la réactivité des équipes sur le terrain : « Il y a eu des incidents mais nous avons mis en œuvre les plans B et tout s’est déroulé comme prévu »Quant à savoir si cette qualité de service perdurera après les Jeux, Laurent Probst déclare : « recrutement massif » de nouveaux agents en vue de la tenue des Jeux Olympiques dans la région ainsi que « bonne coordination des différents opérateurs » entre eux restera acquis.
Cela suffira-t-il à maintenir une offre aussi complète ? Pas sûr, répondent les spécialistes, qui craignent à la fois le départ des nombreux agents, notamment des forces de l’ordre, déployés spécialement pour l’événement et le retour des fermetures de lignes et autres travaux, stoppés pendant la trêve olympique. « Pendant les Jeux, il y avait beaucoup d’offres et peu de monde, et ce à des heures de pointe très étalées (…) Pouvoir utiliser sa ligne de RER jusqu’à tard dans la nuit est une réalité que beaucoup de Franciliens ont pu connaître pendant les Jeux, mais qu’ils n’avaient plus connue depuis de nombreuses années à cause des travaux. »explique Arnaud Bertrand. Ce dernier souhaite également « avoir une vraie discussion » sur ce sujet avec IDFM. Attention à ne pas transformer le carrosse en citrouille dès la fin des Jeux paralympiques.