Après l’ouverture de deux lignes vers Lyon et Marseille en 2023, et plus de 600 000 passagers transportés, la compagnie ferroviaire espagnole crée un lien entre les deux grandes capitales économiques.
La société espagnole Renfe fait preuve de courtoisie envers la SNCF. Dès le deuxième trimestre 2025, le transporteur ferroviaire lancera une liaison à grande vitesse entre Toulouse et Barcelone, desservant les villes languedociennes et roussillonnaises de Carcassonne et Perpignan.
Deux autres escales dans la région
Ce vendredi, confirmant un projet évoqué par son président, Raül Blanco, en juin 2023, qui aura pourtant été reporté de quelques mois, annonce Renfe « ouvre ta troisième ligne (en France, NDLR) au deuxième trimestre 2025 pour relier Barcelone et Toulouse, avec des escales à Gérone, Figueres, Perpignan et Carcassonne ». Cette dernière s’ajoute aux villes catalanes, Narbonne, Montpellier et Nîmes, déjà présentes sur la carte AVE espagnole.
Ce nouveau service prolonge une offre démarrée en juillet dernier, avec les liaisons créées entre Lyon et Barcelone, d’abord, puis de Marseille à Madrid. Des liaisons devenues quotidiennes depuis l’automne dernier, à raison d’un aller-retour par jour, qui connaissent le succès : 620 000 passagers en un an, taux d’occupation de 80 %, prix compétitifs. Ce sera également la fréquence proposée entre Toulouse et Barcelone, sachant que «les possibilités de correspondance avec d’autres trains des deux côtés de la frontière sont également augmentées»» déclare Renfe dans un communiqué.
3h30 de trajet
Pour ce faire, l’opérateur doit étendre le certificat de sécurité dont il dispose pour ses deux premières lignes françaises. La demande a été déposée auprès de l’EUAR, l’Agence ferroviaire de l’Union européenne, et des sillons sur la voie demandés à SNCF Réseau, sur la base d’horaires permettant « pour connecter cette offre avec le reste de l’offre AVE en Espagne et en France, pour optimiser les connexions et les correspondances ».
Pon vérifie ces destinations françaises avec ??? AVE France :
✅Aix en Provence
✅Avignon
✅Lyon
✅Marsella
✅Montpelliérain
✅Narbonne
✅ Nîmes
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La ligne sera dans un premier temps saisonnière, de début avril à mi-septembre, permanente – la démarche était la même pour Lyon – Barcelone et Marseille – Madrid – si elle réussit. Outre les touristes, l’entreprise mise sur une clientèle professionnelle et d’affaires, entre la capitale régionale française et la deuxième ville d’Espagne, deux pôles industriels majeurs. Il faudra 3 heures 30 minutes à son AVE S100 pour voyager de centre ville à centre ville, contre quatre heures en voiture via l’A9 et 4 heures 30 minutes via Andorre.
C’est cette même clientèle qu’elle voudrait attirer, demain, entre Marseille, Lyon et Paris.
Paris toujours dans le viseur
Plus de 435 000 personnes ont voyagé sans problème vers les trains S106. Les unités S106 permettent une augmentation de 5 000 places par jour avec un taux d’occupation de 95,62 %. Ces trois trains sont autorisés à enregistrer les temps de trajet et offrent plus de 500 places de formation. pic.twitter.com/r0LWttpW5b
– Renfe (@Renfe) 21 juin 2024
L’Espagnol a réitéré à plusieurs reprises depuis l’été 2023 son intention d’ajouter ces AVE aux TGV de la SNCF et aux Trenitalia Frecciarossa sur ce tronçon très rentable. Elle rêvait même d’emmener à bord de ses trains la délégation ibérique pour les Jeux olympiques de 2024 à Paris. Mais il lui faudra encore patienter, en attendant l’homologation de son Talgo S106 en France. Il y a deux semaines, le ministre des Transports de Madrid accusait la France de mettre « faire tout son possible pour empêcher un véritable processus de libéralisation de son marché »lors d’un entretien accordé au quotidien El Pais.
La première des trente rames S106 commandées est entrée en service le 21 mai de l’autre côté de la frontière, en Galice et dans les Asturies. Avec près de deux ans de retard imputable au constructeur et non sans difficultés techniques lors de ces premiers mois d’exploitation, qui ont mis Renfe sur le gril. En août, El Pais a signalé 479 incidents au cours des premières semaines d’utilisation. Des problèmes que Talgo doit résoudre et qui compliquent le projet de Renfe vers Paris.
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