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Les tiques piquent de plus en plus

Les tiques piquent de plus en plus

C’est devenu un véritable enjeu de santé publique. Les maladies transmises par les tiques touchent tout le territoire français et la région Centre-Val de Loire en particulier, pour le Loir-et-Cher notamment autour de la forêt de Sologne. Mais les animaux les propagent ensuite partout, notamment dans les hautes herbes et les zones humides. Différentes pathologies sont transmises par les tiques à l’homme et aux animaux, et différentes tiques existent et sont étudiées par les scientifiques et les épidémiologistes. Quant au Centre-Val de Loire, c’est la tique ixodes ricinus qui expose la population aux piqûres et peut transmettre la bactérie borrelia burgdorferi sensu lato, responsable de la borréliose de Lyme si la tique est infectée. Une maladie dont l’incidence ne cesse d’augmenter.

Santé publique France vient de publier l’analyse des données du réseau Sentinelles enregistrées entre 2018 et 2023. Le risque est bien réel pour la borréliose de Lyme : le taux d’incidence annuel moyen en région Centre-Val de Loire est estimé à 72 cas pour 100 000 habitants. Cela correspond à 1 900 cas diagnostiqués, soit 34 à 72 cas nécessitant une hospitalisation chaque année. « Plus d’un tiers de la population de la région (35%) déclare avoir déjà été mordue par une tique au cours de sa vie »souligne Santé publique France. Dans le cas où la piqûre aboutit à la maladie de Lyme, deux centres régionaux d’expertise des maladies transmises par les tiques entrent en jeu : le CHU d’Orléans et le CHU de Tours.

« Une technique simple et facile pour retirer la tique »

Mais avant cela, la prévention doit être menée au plus près de la population. Cela passe par des gestes simples, et une vigilance accrue et rapide en cas de suspicion d’infection. « Il y a effectivement beaucoup de tiques dans le Loir-et-Cher en ce moment, explique Audrey Tardif, pharmacienne à Blois. La plupart du temps, les gens ne s’en soucient pas, sauf lorsqu’ils se font mordre. Nous sommes là pour leur apprendre les bonnes techniques : retirer la tique avec le bon outil, c’est-à-dire un tire-tique qui retire toute la tique avec la tête, bien désinfecter et surveiller. »

Population et faune étroitement surveillées

Certaines personnes viennent demander conseil alors qu’elles ont encore leur tique sur elles. « Parfois, on ne sait pas si c’est rouge parce qu’ils ont utilisé une pince à épiler, ce qui n’est pas recommandé, ou parce qu’il y a une réaction. Notre rôle est aussi et surtout d’orienter, et en cas de doute, il faut consulter un médecin. »ajoute le pharmacien. Le plus souvent, cela mettra la personne à risque en cas de traitement antibiotique.

La population mais aussi la faune sauvage continueront d’être surveillées de près afin de mieux comprendre et anticiper ces maladies. Dans le cadre du 4et plan régional santé environnement 2024-2028 de la région, l’approche globale « une seule santé » associant santé animale et santé humaine est privilégiée. Le vétérinaire Henri Touboul, exerçant à Savigny-sur-Braye, est l’un des principaux acteurs du Une seule santé dans la région ; en avril dernier, la soirée régionale organisée à Tours pour le plus grand nombre de soignants était justement consacrée aux maladies à transmission vectorielle. Et aux tiques, dont l’évolution dans la région est aussi étroitement liée au changement climatique.

Des gestes simples à adopter

La Haute Autorité de Santé invite la population à respecter des mesures de prévention simples, diffusées par les soignants et le plus souvent par les pharmaciens :

> Portez des vêtements longs et couvrants, notamment au niveau des jambes, lorsque vous vous promenez en forêt. Même en plein été.

> Inspectez-vous ou faites inspecter votre corps lorsque vous êtes allé en forêt ou simplement allongé dans l’herbe du jardin. Surtout les plis car souvent les gens ne voient pas les tiques qui sont petites lorsqu’elles mordent. Ne vous grattez pas sans vérifier qu’il ne s’agit pas d’une tique.

> Munissez-vous d’un tire-tique (quelques euros) pour les retirer ou allez en acheter un à la pharmacie, en demandant conseil avant de tenter. « C’est très simple à utiliser, ceux qui ont des chiens ou des chats le savent bien. »

> Utilisez des répulsifs avant l’exposition. « Ce sont souvent les mêmes que pour les moustiques et ça marche très bienajoute le pharmacien. Il faut aussi penser à ses animaux de compagnie, en les traitant préventivement contre les puces et les tiques. Vous pouvez désormais le faire en prenant des comprimés, qui peuvent s’avérer très pratiques.

> La borréliose de Lyme se traduit par un érythème migrant dans 80 % des cas, accompagné de fièvre, de douleurs et de fatigue. Si la maladie n’est pas traitée à ce stade précoce, des complications neurologiques, articulaires, cardiaques ou cutanées peuvent survenir. On parle alors de Lyme long, une forme sévère et persistante, touchant 20 % des personnes infectées selon l’association France Lyme.

> L’association France Lyme recommande de signaler la piqûre sur l’application « déclaration de tique ».

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