Les tensions sont fortes, le monde est inquiet
Les violences gagnent en intensité des deux côtés, au point qu’Antonio Guterres craint « un nouveau Gaza ». Evoquant le territoire palestinien quasiment détruit par l’armée israélienne depuis l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre, le secrétaire général de l’ONU s’alarme de la situation au Sud-Liban.
Depuis l’offensive israélienne en réponse au Hamas, le Hezbollah soutient l’organisation terroriste et multiplie ses attaques. Le président américain s’est dit dimanche préoccupé par les tensions au Moyen-Orient, et a assuré qu’il faisait « tout son possible » pour éviter un élargissement du conflit. « Il existe de nombreuses inquiétudes (…) quant à la possibilité d’une escalade dans la région qui pourrait déboucher sur une guerre totale », a déclaré le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty au siège de l’ONU à New York, mettant en garde contre des « effets négatifs » de ce conflit à la frontière israélo-libanaise sur les négociations pour un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement palestinien Hamas à Gaza.
L’Union européenne a appelé à un « cessez-le-feu urgent », se disant « extrêmement préoccupée ».
La promesse d’un « règlement ouvert »
Ces dernières semaines, le front s’est déplacé vers le nord d’Israël, où Benjamin Netanyahu a promis de « tout faire » pour assurer le retour des dizaines de milliers d’habitants déplacés par les tirs du Hezbollah depuis le sud du Liban. « Cette opération contre la chaîne de commandement du Hezbollah est un message au Hezbollah mais aussi (…) au-delà : nous atteindrons quiconque menace les citoyens d’Israël », a ajouté dimanche soir le chef de l’armée israélienne.
La réponse du Hezbollah a été tout aussi belliqueuse : son numéro 2 a promis un « règlement de comptes ouvert » avec l’Etat hébreu, « une nouvelle phase ». « Les menaces ne nous arrêteront pas : nous sommes prêts à tous les scénarios militaires », a-t-il ajouté depuis les funérailles d’Ibrahim Aqil, commandant de l’unité d’élite Radwan tué vendredi.
La tension est montée d’un cran depuis les explosions d’appareils de communication du Hezbollah, attribuées à Israël, qui ont fait 39 morts et 3.000 blessés à travers le Liban mardi et mercredi. Vendredi, une frappe israélienne sur un immeuble de la banlieue sud de Beyrouth a tué 16 membres de l’unité Radwan, dont Ibrahim Aqil. La frappe a fait 45 morts au total, dont des civils.
Le conflit peut-il s’étendre davantage ?
Dimanche, l’armée israélienne a mené de nouvelles frappes sur des cibles du Hezbollah, après que le groupe a tiré sur des zones peuplées du nord d’Israël, qui ont atteint la région de Haïfa. Des centaines de milliers de personnes ont été contraintes de se réfugier dans des abris du nord d’Israël, où toutes les écoles restent fermées jusqu’à lundi soir. La raison : la riposte aux « 150 roquettes, missiles de croisière et drones » tirés vers le nord d’Israël dans la nuit, « sans causer de dégâts significatifs », selon l’armée. Le Hezbollah affirme avoir visé des installations militaires. Au Liban, les autorités font état de trois morts dans les frappes israéliennes de dimanche. Le Hezbollah a annoncé la mort de « deux combattants ».
Le conflit pourrait-il s’étendre davantage ? Dimanche, en Irak, des groupes armés pro-iraniens ont revendiqué des frappes de drones contre Israël, qui a annoncé avoir intercepté des « objets volants suspects ». Dans la soirée, l’Iran, soutien du Hezbollah, a annoncé l’arrestation de « 12 collaborateurs d’Israël ».
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