Les tensions entre l’Italie et Stellantis s’aggravent avec le nouveau SUV d’Alfa Romeo
Stellantis a créé une crise politique avec Milan d’Alfa Romeo. Et ce n’est pas la première fois que ces tensions surgissent en Italie.
Les relations entre Stellantis et le gouvernement italien ne sont pas près de se calmer. Janvier dernier, Giorgia Meloni, le président du conseil, a déjà attaqué le groupe, l’accusant de favoriser les intérêts économiques français. Soucieuse de l’avenir de l’industrie italienne, elle a expressément demandé à Stellantis de délocaliser une partie de sa production en Italie.
Le gouvernement italien voit déjà d’un mauvais oeil le passage de Fiat et Alfa Romeo à Stellantis. Les tensions n’ont fait qu’augmenter lorsque Alfa Romeo a présenté son nouveau SUV, le Milan. Le problème ? La marque italienne a décidé de produire ce véhicule dans les usines de Tychy, en Pologne. Une pratique jugée inacceptable par le ministre italien de l’Économie, Adolfo Urso.
Le gouvernement italien s’en prend à Stellantis après la présentation officielle du Milano, le nouveau SUV d’Alfa Romeo
Le gouvernement italien n’apprécie pas forcément qu’un fabricant local cherche à délocaliser une partie de sa production vers Pologne. Alors que les relations entre Giorgia Meloni et Stellantis ne sont déjà pas au beau fixe, l’annonce du SUV Milano d’Alfa Romeo a fait l’effet d’une bombe en Italie. Adolfo Urso, le ministre italien de l’Économie, a protesté contre la production de ce véhicule en Pologne.
Pour cet homme politique, le plus grave est le fait que le nom « Milan » est associé à un produit qui n’est pas pas fabriqué en Italie. Or, depuis 2003, une loi italienne interdit la promotion d’un produit fabriqué à l’étranger comme provenant d’Italie. Cette législation a été conçue comme une mesure visant à protéger « fabriqué en Italie »que le gouvernement et les entreprises italiennes cherchent à promouvoir depuis plusieurs années.
Si ce texte cible initialement le secteur agroalimentaire, il s’applique désormais à l’industrie automobile. Pour Alfa Romeo, les contestations du gouvernement Meloni sur le nom du SUV Milano ne sont pas pas une bonne nouvelle. C’est en effet la première fois que ce constructeur produit ses voitures en dehors de l’Italie. En termes d’image publique, la réaction du ministre de l’Economie n’est pas de nature à améliorer la réputation de la marque.
Le constructeur italien contraint de changer le nom de son SUV
Pour sa part, Carlos Tavares a tenté de défendre le projet Alfa Romeo en arguant que la Milano a été conçue en Italie et par des Italiens. Cet argument n’a pas convaincu le gouvernement italien. Le constructeur a donc dû se résoudre à changer le nom de son nouveau véhicule, qui s’appelle désormais Junior. Cette modification a contribué à calmer la polémique. Mais cela n’a probablement pas réchauffé les relations entre Stellantis et le gouvernement italien.
Le nouveau véhicule Alfa Romeo ne démarre donc pas dans de bonnes conditions. La délocalisation de la production de Junior – anciennement Milano – reste cependant exceptionnelle. Les nouveaux modèles de Stelvio, Stelvio Quadrifoglio et Giulia sera également produit en Italie, et ne devrait donc pas être la cause d’autres scandales.