Face aux propos d’un agent de l’Office français de la biodiversité, comparant les agriculteurs à des « revendeurs », la FNSEA s’en prend à l’Office et réclame la fin des contrôles dans les exploitations.
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C’est une petite phrase d’un reportage qui a mis le feu aux poudres. Les relations entre l’OFB et les syndicats agricoles, déjà très dégradées, ont pris une tournure encore plus dure mercredi 15 janvier.
La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont réitéré leurs revendications pour l’arrêt des contrôles dans les exploitations agricoles et une révision complète des normes agricoles. Les syndicats sont en effet très en colère après les critiques d’un syndicaliste de l’Office français de la biodiversité, la police de l’environnement chargée de faire respecter les règles dans les exploitations.
Sur France Inter, cet agent de l’OFB, membre du Syndicat national du personnel de l’environnement (SNAPE)-FO, a expliqué avoir «le sentiment que ce que veulent les agriculteurs, c’est de ne plus nous voir dans leurs fermes. C’est comme si les dealers demandaient à la police de ne plus venir dans les villes.« .
Une véritable provocation, estime Arnaud Rousseau, patron de la FNSEA, lors de ses vœux, prononcés quelques heures plus tard : « Ce que ce monsieur a dit en plein jour, c’est ce que les agriculteurs entendent dans leurs fermes ! C’est ce qui se ressent, avec un activisme qu’on ne découvre pas chez nous. Nous ne pouvons plus rester dans « l’état » obscur.
De son côté, l’OFB se désolidarise des propos de son agent. « Ils n’engagent en rien notre établissement »réagit le directeur de l’Office. Quoi qu’il en soit, Arnaud Rousseau réclame la suspension de tous les contrôles dans les exploitations agricoles, tant que les normes ne seront pas révisées.
« Ce qui s’est passé illustre le fait que nous ne pouvons pas rester dans le statu quo, ce n’est pas tenable », regrette Arnaud Rousseau. Il appelle également à des négociations, « D’ici au Salon de l’Agriculture »sur « des normes et des contrôles pour que, très concrètement, nous puissions faire les choses, norme après norme. »
Des propos qui correspondent aux positions de François Bayrou. Le Premier ministre promet de remettre en question « les pyramides des normes » et critique les armes portées par les agents de l’OFB lors des contrôles. UN « humiliation » et un « erreur » selon le chef du gouvernement lors de son discours de politique générale. A noter qu’à ce sujet des armes, une circulaire avait imposé en décembre le « port discret » du pistolet par chaque agent de cette police environnementale.
L’OFB compte 3 000 agents, dont 2 000 sur le terrain. Parmi eux, 1.700 inspecteurs de l’environnement disposent de pouvoirs de police administrative et judiciaire, pour faire respecter les règles concernant l’usage des pesticides, l’arrachage des haies ou le respect des arrêtés de sécheresse.