La crainte d’une guerre entre Israël et l’Iran, avec l’implication potentielle de leurs alliés respectifs, et la perspective que la Réserve fédérale ne baissera pas prochainement ses taux d’intérêt ont provoqué une forte augmentation des tensions sur le marché obligataire et le déclin de Wall Street. hier. Le Cac 40 ne peut d’ailleurs rester indifférent, nullement impressionné par l’économie chinoise.
Vers 10 heures, l’indice phare perdait 1,25% à 7.944,4 points dans des volumes d’activité de 500 millions d’euros.
Israël promet de riposter
La Bourse de New York a vu ses principaux indices perdre de 0,65% à 1,8%. Le Dow Jones efface l’essentiel de ses gains de l’année, un renversement significatif alors qu’il approchait il y a quelques semaines du niveau des 40 000 points. La plupart des rendements du Trésor américain ont atteint leur plus haut niveau depuis novembre après que les ventes au détail de mars ont renforcé les arguments en faveur du report des réductions de taux de la Réserve fédérale cette année. Les membres de la Fed ont toujours dit, comme leurs collègues des autres grandes banques centrales, qu’ils devaient assurer un retour durable de l’inflation vers l’objectif de 2% avant d’entamer un cycle d’assouplissement monétaire.
L’inflation du mois de mars, plus élevée que prévu, a montré que les coûts du logement constituaient un problème, tout comme les prix de l’essence. L’effet domino de la hausse des prix du pétrole pourrait s’intensifier si le conflit au Moyen-Orient s’intensifie et perturbe l’approvisionnement mondial en or noir. Le baril de Brent, qui est la référence, se stabilise autour de 90 dollars. Le chef d’état-major de l’armée israélienne a promis lundi soir de « user de représailles » à l’attaque sans précédent de l’Iran contre Israël ce week-end, alors même que les dirigeants américains et européens appellent à la retenue. La possibilité d’une réponse directe de l’État hébreu » signifie que l’incertitude et la tension persisteront pendant un certain temps. », commente Warren Patterson d’ING. » Plus l’escalade est forte, plus les approvisionnements en pétrole de la région risquent d’être affectés. « . Pour les experts en la matière, la question est de savoir si le transport maritime via le détroit d’Ormuz, une route maritime cruciale avec 20 % de l’approvisionnement total en pétrole entre le golfe Persique et le golfe d’Oman, pourrait être affecté.
Faiblesses de l’économie chinoise
La couleur rouge domine sur les marchés asiatiques. Une série d’indicateurs économiques chinois ont montré que le rebond économique du pays était encore inégal, fort dans les grandes lignes mais fragile dans les détails. Le produit intérieur brut a augmenté de 5,3% sur un an au premier trimestre, une légère accélération par rapport au trimestre précédent et supérieure au consensus. Mais ce rebond s’est surtout produit sur les deux premiers mois de l’année. En mars, la croissance des ventes au détail s’est effondrée et la production industrielle a ralenti en dessous des prévisions, ce qui laisse présager des difficultés à venir.
» Les marchés pourraient avoir du mal à se laisser convaincre par la forte croissance du PIB et à concilier les données mitigées de mars », argumente Xiaojia Zhi, chef économiste du Crédit Agricole. » On pourrait également craindre que si la croissance du PIB reste supérieure à 5 %, comme le suggèrent les données, les décideurs politiques ne voient pas la nécessité d’assouplir davantage leur politique. « .
La quasi-totalité des valeurs du Cac 40 sont dans le rouge, à commencer par ArcelorMittal, en baisse de 6,2%. Deutsche Bank abaisse sa recommandation de « acheter » à « conserver ». Et les données décevantes sur la production industrielle chinoise n’aident pas le groupe sidérurgique.