Les tempêtes solaires de mai ont provoqué la plus grande migration de satellites de l’histoire spatiale
Entre le 10 et le 12 mai 2024, la Terre a connu sa plus grande tempête géomagnétique depuis plus de 20 ans. Cependant, depuis la dernière tempête solaire majeure en 2003, la population de satellites en orbite basse a considérablement augmenté suite à la commercialisation de services spatiaux et à la création de constellations de satellites prolifiques, comme Starlink de SpaceX. Des chercheurs viennent de montrer que les éruptions de mai ont provoqué des perturbations importantes et imprévisibles de leurs trajectoires.
Risque accru de collisions en orbite basse
Plus précisément, l’étude montre que les satellites et les débris spatiaux en orbite basse se sont rapprochés de la Terre à une vitesse de 180 m par jour pendant la tempête géomagnétique. En effet, les tempêtes solaires, déclenchées par des éruptions massives de gaz chargés en provenance de notre étoile, perturbent le champ magnétique de notre planète. En conséquence, les particules solaires chargées pénètrent profondément dans l’atmosphère terrestre où elles interagissent avec les molécules d’air. Ces interactions réchauffent l’atmosphère et la font gonfler. En conséquence, la densité des gaz résiduels aux altitudes où les satellites sont en orbite augmente. Les satellites, aux prises avec un milieu soudainement beaucoup plus épais, perdent de l’altitude.
Pour compenser ce phénomène, près de la moitié des engins spatiaux en orbite ont commencé à allumer leurs propulseurs en même temps pour remonter. Sauf qu’en seulement 20 ans, le nombre d’objets actifs en orbite basse terrestre est passé d’une centaine à plus de 10 000. Ce mouvement de masse aurait donc pu conduire à des situations dangereuses, car les systèmes anticollision n’ont pas eu le temps de calculer les trajectoires changeantes des satellites voisins. Étant donné la difficulté de prévoir l’intensité des éruptions solaires et le nombre croissant d’objets en orbite, faire des prévisions de collision est pratiquement impossible, alors que le pic d’intensité du cycle solaire n’a même pas encore été atteint.