Les technologies. L’Unesco plaide pour interdire l’utilisation de l’IA dans les écoles avant l’âge de 13 ans

L’UNESCO a appelé jeudi les gouvernements à « réglementer rapidement » l’utilisation d’outils d’intelligence artificielle comme le chatbot viral ChatGPT dans les salles de classe, notamment en limitant leur utilisation pour les plus jeunes enfants.
Dans un guide rendu public jeudi, l’organisation des Nations Unies estime que les pouvoirs publics ne sont pas prêts à gérer les enjeux éthiques liés à l’intégration des programmes d’intelligence artificielle dans les écoles.
Le guide suggère que les gouvernements définissent un âge minimum pour utiliser les IA génératives, qui ne pourrait pas être inférieur à 13 ans.
En raison d’une loi américaine, ChatGPT a déjà fixé cette limite pour ces utilisateurs, mais « de nombreux commentateurs estiment que ce seuil est trop bas et plaident pour le porter à 16 ans », souligne le rapport.
«La source du mal et du mal»
En milieu scolaire, le remplacement des enseignants par de tels programmes pourrait affecter le bien-être émotionnel des enfants et les rendre vulnérables à la manipulation, prévient l’organisation basée à Paris.
Selon la directrice générale de l’Unesco, la française Audrey Azoulay, citée dans un communiqué, « l’IA générative peut être une formidable opportunité pour le développement humain, mais elle peut aussi être source de dégâts et de préjudices ».
« Il ne peut pas être intégré à l’éducation sans l’engagement du public et sans de solides garanties et réglementations gouvernementales », a-t-elle ajouté.
Les programmes d’IA générative accessibles au grand public se sont multipliés depuis fin 2022, lorsque ChatGPT, créé par la startup californienne OpenAI, a démontré sa capacité à générer des essais, des poèmes et des conversations cohérents à partir de questions succinctes.
Cet essor fait également craindre de nouvelles formes de plagiat ou de tricherie au sein des écoles et des universités, sans pour autant diminuer l’attractivité d’un marché de l’éducation jugé potentiellement très lucratif.
La recommandation de l’UNESCO indique que les outils d’IA ont le potentiel d’aider les enfants ayant des besoins éducatifs spéciaux, par exemple en générant des sous-titres, à condition que les enseignants, les utilisateurs et les chercheurs contribuent à leur conception et que les gouvernements réglementent leur utilisation.
Grb2