Les taxes sur les cigarettes rapporteront 400 millions d'euros de moins que prévu en 2024
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Les taxes sur les cigarettes rapporteront 400 millions d’euros de moins que prévu en 2024

Les taxes sur les cigarettes rapporteront 400 millions d’euros de moins que prévu en 2024

La baisse du nombre de cigarettes et de tabac à rouler vendus n’est pas bonne pour les affaires de l’Etat, qui est contraint de revoir à la baisse ses prévisions de recettes fiscales pour 2024.

Coup dur pour Bercy. Malgré les hausses du prix du tabac, la chute drastique des ventes de cigarettes en France entraîne une baisse des recettes fiscales, estimée par le ministère de l’Economie à 400 millions d’euros pour l’année 2024. Une bonne nouvelle pour la santé publique mais moins bonne pour les caisses de l’Etat car le manque à gagner intervient au moment où l’exécutif, sous pression de Bruxelles, peine à réduire le déficit du pays.

Cette année, le budget prévoyait initialement de lever 13,6 milliards d’euros via les taxes sur le tabac (55% d’accise sur les cigarettes industrielles et 16,67% de TVA), mais devra finalement se contenter de 13,2 milliards d’euros, a indiqué le ministère au Figaro, confirmant une information des Echos. Cette évolution s’explique notamment par la baisse des ventes, avec 650 millions de paquets de cigarettes vendus par les buralistes au premier trimestre, soit 100 millions de moins qu’à la même période un an plus tôt.

La Social Security Accounts Commission tablait toutefois sur une hausse des recettes issues des droits de consommation sur les produits du tabac. Les prévisions de la CCSC s’appuyaient notamment sur les augmentations du prix des cigarettes depuis janvier 2024, certains paquets coûtant 1,50 euro de plus depuis cette date.

Or, selon les dernières données douanières, en juin 2024, le volume de cigarettes vendues chez les buralistes en France métropolitaine a chuté de 23,33 % sur un an, et celui du tabac à rouler de 26,61 %. En 2023, le marché du tabac a reculé au total de 1,1 % en valeur et de 7,9 % en volume. Une dynamique similaire à celle des deux années précédentes, après le pic de consommation de 2020. Pendant le confinement, les fumeurs avaient en effet été contraints d’acheter des cigarettes uniquement dans les buralistes français, faute de pouvoir se déplacer à l’étranger.

Ainsi, l’augmentation du prix des paquets de cigarettes ne suffit pas à compenser la baisse de la consommation. L’achat de tabac à l’étranger et la contrebande pourraient bien expliquer cette baisse. Bercy précise qu’outre l’affaiblissement de la consommation, « La baisse plus rapide de l’inflation a réduit le rendement de la mesure de déplafonnement » droits d’accise indexés sur l’inflation, qui peuvent désormais dépasser 1,75 % par an. « un marché du tabac à rouler plus petit que prévu ».

Le plan anti-tabac du gouvernement présenté fin novembre prévoit d’augmenter progressivement le prix minimum des paquets de 20 cigarettes à 13 euros d’ici début 2027. Une mesure qui devrait décourager encore plus les fumeurs et réduire encore la consommation de tabac en France.

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