La plupart des banques ont de nouveau abaissé leurs taux débiteurs, avec des baisses de 0,10 point en moyenne. Et la tendance pourrait se poursuivre en juin.
Des taux immobiliers en baisse et une tendance qui devrait se poursuivre. Vousfinancer constate qu’en mai, la plupart des barèmes sont orientés à la baisse, de 0,10 point en moyenne. « Seule une banque nationale qui avait baissé significativement ses taux les a relevés de 0,05 point, tout en restant très bien positionnée par rapport à la concurrence », précise le courtier. En moyenne, il est actuellement possible d’emprunter à 3,65% sur 15 ans, 3,85% sur 20 ans et 4% sur 25 ans, mais les taux négociés les plus bas atteignent 3,4% sur 15 ans, 3,5% sur 20 ans et 3,8% plus de 25 ans.
Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer, rappelle que cette tendance devrait se poursuivre. En effet, « les banques souhaitent proposer des taux attractifs à un moment crucial de l’année pour deux raisons : le printemps immobilier mais aussi la reprise des marchés ». Et elle ajoute : « Ces nouvelles baisses de taux sont une très bonne nouvelle, liée sans doute à l’anticipation de la baisse de taux de la Banque centrale européenne qui devrait intervenir en juin. C’est aussi pour cela qu’on assiste actuellement à des réductions importantes.
Diminution du nombre de refus de prêt
Si les professionnels du secteur s’enthousiasment face à la reprise des demandes de crédit et surtout à la forte baisse du nombre de refus de prêts (-60% au 1er trimestre 2024 par rapport au 1er trimestre 2023), ils s’inquiètent de la décision de ne pas réformer le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF). Julie Bachet explique : « Réformer le HCSF et laisser les banques libres d’évaluer le risque dans l’octroi de leurs prêts, notamment sur le reste de leur vie, aurait pu permettre un rebond de la production de crédits, notamment de la part des investisseurs et des premiers -les acheteurs à temps, tout en veillant bien entendu à ce qu’ils maintiennent un niveau d’endettement raisonnable.
Selon les dernières données disponibles de la Banque de France, la part des prêts non conformes aux décisions du HCSF a atteint 15,9% de la production de crédit en décembre 2023, en hausse de plus de 2 points par rapport à janvier 2023. Au profit des investisseurs : 18,5 % des prêts accordés aux investisseurs étaient ainsi non conformes aux critères d’octroi (taux d’effort maximum de 35% et durée maximale du prêt de 25 ans sauf quelques exceptions) en décembre contre 13,6% en mai, soit une hausse de 5 points en seulement 7 mois. Les banques ont le droit de déroger aux règles du HCSF jusqu’à 20% de leur production de prêts immobiliers, mais sous certaines conditions.