Alors que les températures ont nettement baissé, le prix du fioul redonne le sourire et incite de nombreux Français à faire le plein dès maintenant. Frédéric Plan, de la Fédération française des carburants, combustibles et chauffage, explique ces prix particulièrement bas.
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Après deux années de hausses, les factures d’électricité devraient baisser cet hiver pour les clients aux tarifs réglementés. La Commission de régulation de l’énergie a confirmé la décision prise par le gouvernement sortant à l’été 2024. Autre bonne nouvelle, le prix du baril de fioul est particulièrement bas en ce mois de septembre, au point que les livreurs de fioul sont débordés par la demande des Français, qui sautent sur l’occasion pour s’approvisionner. Mais comment expliquer une telle baisse ? Explications de Frédéric Plan, délégué général de la Fédération française des carburants, combustibles et chauffage.
franceinfo : Quels sont les prix du marché actuellement ?
Plan Frédéric : Concernant le fioul domestique, il y a deux prix. Il y a d’abord le fioul domestique standard que tout le monde connaît depuis longtemps, qui est autour de 1,10 euro, 1,15 euro le litre, et puis il y a le nouveau Biofioul F30 qui coûte un peu plus cher et qui est autour de 1,30 euro. Ce sont des prix qui sont effectivement plus attractifs que les deux dernières années.
Pourquoi les prix du marché ont-ils chuté ? En Ukraine, nous sommes apparemment revenus au niveau d’avant-guerre.
Il est vrai que si on compare aux prix de 2022, en moyenne ils étaient autour de 1,50 euro, ce qui veut dire aujourd’hui que par rapport à ces prix, vous faites une économie annuelle standard de presque 250 euros. D’abord parce que la parité monétaire est convenable. Elle n’est pas extraordinaire, mais elle est convenable. Et globalement, tous les prix des produits énergétiques, et du pétrole en particulier, ont baissé, on le voit aussi dans les stations-service. On le voit un peu moins parce que les taxes y sont plus élevées, mais la tendance est à la baisse. Depuis quelques semaines, on constate une stabilité, c’est-à-dire que la baisse ne se poursuit pas. On aimerait pouvoir espérer que ce soit le cas. Mais en termes d’évolution des prix sur les produits énergétiques, et le pétrole en particulier, il n’y a pas de divination possible.
Pourquoi ces prix ont-ils baissé ? La demande et la consommation de carburant sont-elles en baisse à l’échelle mondiale ?
Non, la consommation mondiale ne baisse pas et l’Agence internationale de l’énergie prévoit même qu’elle va continuer à augmenter pour 2024 et 2025. Ce qui se passe, c’est qu’il y a un bon équilibre entre l’offre et la demande. Il y a eu une légère baisse de la demande pour d’autres raisons spécifiques, notamment la situation économique en Chine, qui a un peu détendu le marché. C’est un marché équilibré. Si l’offre et la demande sont égales, les prix ont tendance à baisser et les prix augmentent lorsque la demande augmente anormalement ou lorsque la production est réduite. Et d’ailleurs, ces prix, plutôt agréables aujourd’hui au niveau international, ont aussi été forgés dans le cadre d’un accord entre l’Opep et l’Opep+ sur des réductions volontaires de production. Cette décision, qui date de plusieurs mois et est toujours en cours, n’a pas suffi à enrayer la chute des prix.