les talibans veulent exclure les femmes afghanes d’une réunion de l’ONU
Les talibans exigeraient que la réunion de l’ONU prévue à Doha le 30 juin soit réservée exclusivement aux hommes. Et que le sujet des droits des femmes n’est pas abordé, provoquant l’indignation de différentes personnalités.
La réintégration des talibans à l’ONU ne se fait pas sans conditions. Le groupe, qui a pris le pouvoir en Afghanistan en 2021, doit revenir aux tables de la communauté internationale lors d’une réunion organisée à Doha le 30 juin. Mais les talibans voudraient exclure de ces conversations la présence des femmes afghanes, explique The Guardian.
« Cette situation est une soumission indirecte à la volonté des talibans. Le droit, la démocratie et une paix durable ne sont pas possibles sans l’inclusion de la moitié de la population de la société qui est composée de femmes », a réagi Sima Samar, ancienne ministre afghane des Affaires féminines dans des propos relayés par nos confrères britanniques.
«Je ne pense pas que nous ayons appris quoi que ce soit des erreurs passées», déclare Sima Samar.
En plus de réserver cette rencontre aux hommes du pays, les talibans ne voudraient pas que le sujet des droits des femmes soit abordé le 30 juin. Et pourtant, il est au cœur des préoccupations de la communauté internationale face au régime islamiste d’Asie centrale. .
En février dernier, une enquête menée par plusieurs agences de l’ONU révélait que 57 % des femmes ne se sentaient « pas du tout » en sécurité en quittant leur foyer en Afghanistan.
Une volonté de renouer le dialogue
Au pouvoir depuis 2021, les talibans n’ont cessé de réduire les droits des femmes et leur accès à l’éducation ou à l’emploi. L’État a même annoncé fin mars sa volonté de réinstaurer la lapidation des femmes adultères au nom de la charia. Toute cette politique avait poussé l’ONU à exclure les talibans de tous les débats.
La réunion du 30 juin était censée relancer le dialogue entre la coalition internationale et les dirigeants islamistes alors que le pays souffre également d’une grande pauvreté. « La seule explication plausible est qu’ils font cela pour amener les talibans à la table des négociations, mais dans quel but ?
Trois années d’engagement diplomatique n’ont déjà rien donné, a déclaré Heather Barr de Human Rights Watch. C’est une trahison non seulement envers les femmes afghanes, mais envers toutes les femmes du monde. »