Les talibans renforcent leur contrôle en Afghanistan
Contenant 35 articles, la loi pour promouvoir la vertu et prévenir le vice
Le décret a été publié au Journal officiel de l’Afghanistan le 31 juillet. Ce mercredi 21 août 2024, le ministère de la Justice a officiellement annoncé sa mise en application. Approuvé par le chef suprême des talibans, l’émir Hibatullah Akhundzada, il reprend les interdictions existantes mais renforce le contrôle exercé par le ministère de la Propagation de la vertu et de la Prévention du vice (PVPV) sur la population.
Des sanctions pour contrôler la population
Trois ans après sa prise de pouvoir, le 15 août 2021, c’est responsabilité
Talibans de maintenir le cap de la loi islamique
selon le Premier ministre. La loi prévoit ainsi des sanctions graduées pour toute violation des multiples règles de moralité, qui vont de l’avertissement à la garde à vue, en passant par toute autre condamnation jugée nécessaire par le PVPV et sa police des mœurs.
De plus en plus de restrictions
Les femmes sont à nouveau visées par les normes censées respecter la charia, la loi islamique. Elles ne peuvent quitter leur domicile qu’en cas de nécessité, entièrement couvertes, y compris la bouche, par des masques de type médical, comme ceux utilisés pendant la pandémie de Covid-19, et ne peuvent pas faire entendre leur voix en public.
Lire aussi : REPORTAGE. Sous le voile, la résistance des femmes afghanes face aux talibans
D’autres catégories de la population sont également concernées, comme les chauffeurs de véhicules, qui ne peuvent accepter de transporter des femmes non voilées, sans un membre masculin de la famille à leurs côtés ou en présence d’un homme n’appartenant pas à leur famille. L’apparence physique des hommes est également standardisée, puisqu’ils sont tenus de porter une barbe d’une longueur minimale.
De même, les médias, souvent visés par les restrictions imposées par les talibans, sont fortement censurés. La loi stipule qu’ils ne peuvent pas publier de contenus qui seraient hostile à la charia et à la religion
humilierait les musulmans ou représenterait des êtres vivants.
Lire aussi : REPORTAGE. L’hôpital français de Kaboul, une lumière dans la nuit afghane
Si cinq prières par jour sont obligatoires, de nombreux comportements sont réprimés : l’homosexualité, l’adultère, les jeux de hasard, la création ou le visionnage d’images d’êtres vivants, l’amitié avec des non-musulmans… Cela crée une atmosphère de peur
dans le pays, selon la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA). Cela n’empêche pas le gouvernement taliban, bien que reconnu par aucun autre État, d’établir des relations avec ses voisins, la Russie et la Chine.