Les représentants des salariés estiment que le plan de sauvegarde accéléré élaboré par l’ancienne direction du distributeur n’offre pas suffisamment de compensation sociale.
La pression s’atténue sur la direction de Casino. Les représentants du personnel, qui avaient fait appel du plan de sauvegarde accéléré du distributeur en mars dernier, se sont désistés mercredi 13 novembre après avoir trouvé un plein accord avec la direction, a indiqué l’intersyndicale à l’issue d’une audience devant la cour d’appel de Paris. Les représentants des salariés ont estimé que le plan de sauvegarde accéléré élaboré par l’ancienne direction du distributeur et ses repreneurs dirigés par le milliardaire tchèque Daniel Kretinksy n’offrait pas une rémunération suffisante aux salariés.
L’accord avec la direction actuelle « nous donne raison sur le fait qu’il n’y avait pas de volet social dans le plan initial »a réagi Didier Marion, porte-parole de l’intersyndicale du distributeur. « Dès le moment où c’est reconnu » et qu’un volet social a été négocié, « il n’y avait plus aucune raison de faire appel »a-t-il déclaré à l’AFP, sans plus de précisions sur les termes de l’accord négocié avec la direction du distributeur d’origine stéphanoise. La Cour d’appel doit encore rendre son délibéré la semaine prochaine, après avoir pris acte du retrait des représentants des salariés.
Réorientation stratégique
En attendant, la direction actuelle du distributeur n’a pas encore souhaité faire de commentaire. Le nouveau directeur général Philippe Palazzi doit dévoiler jeudi 14 novembre, lors d’une conférence de presse à Paris, ses grandes orientations pour l’avenir du distributeur. Il entend faire du groupe un « champion de la proximité » en développant l’activité de franchise, mode de fonctionnement plus rentable pour les distributeurs qui n’ont alors pas à assumer certains coûts de fonctionnement.
Casino comptait encore 200 000 salariés dans le monde fin 2022, dont 50 000 en France. Mais il s’était endetté et, après avoir multiplié les ventes, il dut restructurer sa dette dans des proportions importantes. Le premier actionnaire et ancien dirigeant Jean-Charles Naouri a alors dû passer le relais et laisser le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky et ses alliés prendre le contrôle du groupe. Entre-temps, Casino a cédé la plupart de ses magasins grand format, son activité historique, à ses concurrents Auchan, Intermarché et Carrefour. Le distributeur emploie aujourd’hui moins de 30 000 personnes avant même un plan social en cours de discussion et qui menace environ 3 000 emplois selon les syndicats.