Lors d’un rassemblement près du ministère des Transports, les syndicats (CGT-Cheminots, Unsa-Ferroviaire, Sud-Rail et CFDT-Cheminots) ont d’abord réitéré leur opposition au plan de discontinuité touchant Fret SNCF.
Un millier de cheminots se sont rassemblés ce jeudi non loin du ministère des Transports où étaient reçues toutes les organisations syndicales ferroviaires pour exiger du nouveau gouvernement des mesures de défense du service public ferroviaire.
Les syndicats (CGT-Cheminots, Unsa-Ferroviaire, Sud-Rail et CFDT-Cheminots) ont d’abord rappelé leur opposition au plan de discontinuité qui touche Fret SNCF, l’entreprise chargée du transport de marchandises au sein du groupe public.
Elle a été contrainte d’abandonner 24 flux de transport de marchandises qu’elle exploitait au profit de la concurrence et doit être scindée en deux d’ici la fin de l’année – une partie dédiée au fret et une autre à la maintenance des trains – avec la suppression de 10% des effectifs ( 500 emplois).
Ces mesures ont été décidées par le gouvernement lorsque Clément Beaune était ministre des Transports pour éviter une procédure de la Commission européenne. Celui-ci avait ouvert une enquête sur une aide d’État jugée indue perçue par Fret SNCF.
Moratoire
Les syndicats réclament « un moratoire sur le plan de discontinuité », a insisté le secrétaire général de la CGT-Cheminots Thierry Nier. Ils veulent pouvoir renégocier avec Bruxelles, « comme l’Allemagne l’a fait » pour sa propre compagnie de fret, disent-ils.
« Nous n’avons pas senti une porte totalement fermée » à cette idée, a confié Thierry Nier après l’entretien avec la directrice de cabinet du ministre Katayoune Panahi.
« Ils ont dit qu’ils allaient discuter avec la Commission européenne », a ajouté le secrétaire fédéral de Sud-Rail, Fabien Villedieu. « Mais si on n’y va pas avec la volonté de se battre, ça ne marchera pas », a-t-il ajouté, déplorant que le fret ferroviaire ait chuté de 17 % en 2023 en France, bien plus qu’ailleurs dans le monde. Union européenne (-8% en moyenne).
Il a également vivement critiqué le nouveau ministre François Durovray (LR), connu pour avoir rédigé un rapport sur les bus express en Ile-de-France. « Il est venu mettre en place cette feuille de route des autocars express qui seront développés à la place des lignes TER », a-t-il assuré.
Le chef d’état-major « nous a clairement dit que la réponse urgente à apporter (au manque de transports dans certaines zones, notamment rurales) pourrait être les bus », a confirmé Thierry Nier. « Nous leur disons que le TER peut répondre à cette urgence », a-t-il ajouté.
Rappelons que deux syndicats de la SNCF (CGT et Sud Rail) ont déposé un préavis de grève pour le 1er octobre.