Les syndicats déplorent un manque de 500 agents dans le Rhône
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Les syndicats déplorent un manque de 500 agents dans le Rhône

Les syndicats déplorent un manque de 500 agents dans le Rhône

Les syndicats de police du Rhône alertent sur un déficit d’un demi-millier d’agents sur les 3.000 prévus pour le département et réclament un afflux de stagiaires sur le point de quitter l’école, en attendant mieux.

Le Figaro Lyonnais

Nouvel épisode dans la bataille des effectifs policiers à Lyon. Alors que les tensions entre la municipalité et la préfecture avaient conduit l’an dernier à des procès en transparence entre les deux parties, ce sont les syndicats qui remettent une pièce dans la machine cet automne. Des représentants d’Alliance et de l’Unsa pointent un déficit d’un demi-millier d’agents dans le département du Rhône.

« Il nous manque actuellement 450 policiers sur les 3 000 prévus, et avec les différents transferts qui auront lieu ce lundi nous serons réduits à 500 », prévient Alain Barberis, délégué départemental de la Police d’Alliance auprès de la Figaro : On a des trous partout sur la voie publique ou dans les services d’enquête, on est au bord de la rupture. La situation n’a jamais été aussi grave. Si on continue, la police lyonnaise va faire faillite. On a l’impression d’être au fond du puits mais de continuer à creuser.

En réponse, une source sécuritaire a rappelé l’arrivée de 300 fonctionnaires promis par Gérald Darmanin fin 2020, ainsi que la création de la CRS 45 spécialisée dans le maintien de l’ordre et basée dans la région lyonnaise. Une autre source bien informée a évoqué un solde net de 680 policiers et gendarmes supplémentaires déployés en trois ans par le ministère, dont 280 dans la sécurité publique. De quoi porter les effectifs à près de 1 950 policiers dans l’arrondissement de Lyon. Contactée, la préfecture, qui se félicite régulièrement des bons résultats de ses policiers, n’a pas souhaité commenter ce chiffre.

La guerre des nombres

Il n’en demeure pas moins que ces arrivées « goutte à goutte » ne compensent pas les départs des syndicats. Ce sont des gendarmes mobiles et des CRS, « pas la police de tous les jours »précise Alain Barberis. Ces unités ont notamment été utilisées pour mener les opérations de la place Nete ou celle de sécurisation du quartier de la Guillotière.

Ces arrivées avaient été mises en avant à l’automne par l’Etat pour demander à la ville de Lyon d’investir dans la sécurité. Laquelle avait exigé en contrepartie une transparence sur les effectifs. L’affaire avait été portée devant le tribunal administratif puis au Palais Bourbon par le sénateur Thomas Dossus (EELV). Comme les syndicats aujourd’hui, il avait pointé une communication sur les arrivées mais jamais sur le bilan. « Les chiffres de la préfecture sont erronés et la police lyonnaise se retrouve victime de cette guerre entre la ville et la préfecture »regrette Alain Barberis.

Pour atteindre les fameux 3000 fonctionnaires, la préfecture prend en compte précisément ces 200 CRS, dont certains peuvent être déployés partout en France, ainsi que 200 agents de la PJ, soulignent les syndicats. La réforme de la police a en effet mis tout le monde dans le même bateau, alors qu’avant DDSP et PJ étaient séparées, y compris en termes d’effectifs. « À périmètre constant, nous sommes à moins 500 », assure Christophe Pradier, secrétaire départemental de l’Unsa.

Une seule équipe pour toute la banlieue Est

« Le secteur le plus touché est la sécurité publique, il regrette. Jeudi matin, il n’y avait qu’une seule équipe sur tout l’est de la ville, de Villeurbanne à Vénissieux. On parle de créer une BST au Tonkin, mais pour cela il faut 15 personnes, où les trouver ? Sans compter les collègues qui ont des dossiers d’enquête sur la tête. ». « Même un service d’élite comme la BRI, qui opère sur une zone plus large que le département, est affecté »ajoute Alain Barberis. « Il est urgent de réagir »prévient l’Unsa dans un communiqué rappelant que 1.500 appels au 17 sont effectués chaque jour dans les zones de police du département, qui comprennent les secteurs de Givors, au sud, et de Villefranche au nord, en plus de Lyon.

Si les syndicats s’expriment malgré l’intérim ministériel, c’est qu’ils visent à ouvrir des postes aux 1.200 élèves qui sortiront de l’école à la fin du mois. Ils espèrent voir le Rhône obtenir un quota revu à la hausse. « Il faut faire un appel d’air, avec au moins une centaine de stagiaires orientés vers le département », s’interroge Alain Barberis. Reste qu’avec des effectifs aussi serrés, Lyon, historiquement vu comme un tremplin, perd de son attractivité.

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