Les syndicats de Sanofi appellent à une « grève illimitée » à partir de jeudi
Les organisations syndicales de Sanofi appellent à la grève sur tous les sites du groupe pour tenter d’empêcher celui-ci de céder sa filiale Opella, qui produit le Doliprane, au fonds américain CD&R.
Le déplacement du ministre délégué chargé de l’Industrie Marc Ferracci et du ministre de l’Économie Antoine Armand lundi sur le site Sanofi de Lisieux (Calvados) n’a pas calmé la fièvre. Selon les informations de BFM Business confirmées par Le Figaroles syndicats du groupe pharmaceutique ont réclamé une « grève illimitée » dès jeudi sur tous les sites pour protester contre la volonté de vendre Opella, la filiale qui produit le Doliprane, au fonds américain CD&R.
La CGT et la CFDT sont à l’origine du mouvement, et les autres syndicats doivent se positionner dans la journée pour se joindre à l’appel à la grève. La CGT accuse Sanofi de « tout liquider » en France et demande que le groupe conserve une participation au capital d’Opella.
Une question de « souveraineté sanitaire »
De son côté, la CFDT appelle à « un mouvement de grève générale dès le 17 octobre pour exprimer sa colère contre la vente d’Opella »sur tous les sites du groupe, pas seulement ceux d’Opella, selon un tract consulté par l’AFP. « Le plus simple est d’instaurer un moratoire et de revenir sur le sujet, confier à Figaro Humberto De Sousa, coordinateur CFDT Sanofi. En fin de compte, Opella doit rester dans le groupe. Cette vente est une aberration économique.
Le syndicat, majoritaire chez Sanofi (34%), estime qu’il s’agit là d’un « question de souveraineté sanitaire ». « Nous avons tous connu le problème du Covid et nous étions très heureux d’avoir Doliprane. Que se passera-t-il en cas de nouvelle pandémie ?», poursuit Humberto De Sousa. Un rassemblement est prévu sur le site de Compiègne (Oise) ce jeudi, entre 13h00 et 15h00. Plusieurs personnalités politiques, dont François Ruffin et Xavier Bertrand, devraient s’y rendre selon la CFDT.
En marge d’un déplacement au Mondial de l’Automobile de Paris, Emmanuel Macron a affirmé que le gouvernement avait «les instruments pour garantir la protection de la France» en vue d’un changement de capital d’Opella. Parmi les obligations requises, Marc Ferracci cite « maintenir l’empreinte industrielle et l’emploi industriel » sur les sites de production français de Lisieux et Compiègne, mais aussi « des engagements sur les volumes de production » Et « sur la recherche et le développement », ainsi que la préservation de « l’écosystème de la sous-traitance ».