Les syndicats Bayard appellent à la grève, sur fond de craintes liées à « l’extrême droite »
Les syndicats de Bayard, propriétaire du journal La Croixa appelé, mercredi 27 novembre, à une grève d’une heure jeudi, entre 14 heures et 15 heures, sur fond de peur de voir « l’extrême droite » entrez dans ce groupe de presse et d’édition catholique. Cette décision a été prise lors d’une assemblée générale mardi. « D’autres formes de mobilisation vous seront ensuite proposées pour le jeudi 5 décembre »faites-le savoir aux syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC – CSN, CGT, SNJ) dans un tract interne.
D’un côté, ils contestent le fait que Bayard fasse partie des repreneurs de l’Ecole supérieure de journalisme (ESJ) Paris, aux côtés de milliardaires comme Bernard Arnault, Rodolphe Saadé et l’ultraconservateur Vincent Bolloré.
En revanche, ces syndicats s’opposent à l’embauche d’Alban du Rostu comme directeur de la stratégie et du développement du groupe, poste nouvellement créé. Ce dernier est un ancien collaborateur du milliardaire catholique conservateur Pierre-Edouard Stérin, qui n’a pas réussi cette année à racheter l’hebdomadaire. Marianne. « On ne veut pas de l’extrême droite à Bayard »C’est « un refus viscéral »a déclaré une source syndicale à l’Agence France-Presse (AFP), soulignant « le voyage » par M. Rostu.
Alban du Rostu dément avoir un « rôle éditorial ou de direction dans les journaux »
Jusqu’à sa démission, effective en juillet, ce dernier dirigeait le Common Good Fund, une organisation philanthropique financée par M. Stérin. Parallèlement à ses entreprises, le milliardaire a lancé un projet politique appelé Périclès, qui vise à rapprocher les forces de droite et d’extrême droite. Suite à la révélation de son arrivée chez Bayard par Libérer Et Humanitél’hypothèse d’une participation de M. Rostu inquiète ses adversaires. « Je ne fais pas partie de ce projet »a-t-il néanmoins déclaré à l’AFP, déplorant « une caricature » et un « procès d’intention ».
Alban du Rostu a également assuré qu’il n’aurait pas « aucun rôle éditorial ou de direction dans les journaux » du groupe. Selon lui, son rôle sera d’œuvrer à la diversification de Bayard, en créant « de nouveaux pôles d’activité dans les secteurs les plus dynamiques » comme la presse, frappée par une crise économique. « Je me reconnais totalement » Dans « L’ADN de Bayard »il a insisté.
François Morinière, président du conseil d’administration du groupe depuis fin octobre, n’a pas pu être joint dans l’immédiat. Bayard est détenu par la congrégation religieuse catholique des Augustins de l’Assomption. En plus de La Croixil possède l’hebdomadaire Le pèlerinle mensuel Notre temps et des titres de presse jeunesse comme Apple d’Api, Astrapi, Okapi et moi aimons lire (sous la marque Bayard Jeunesse), ainsi que Toboggan, wapiti Ou 1jour1actualité (sous la marque Milan, sa filiale).