Nouvelles locales

Les survivants

Il y en a de moins en moins. Ils vieillissent de plus en plus, la plupart ayant près de 100 ans. Alors on les écoute, avant qu’il ne soit trop tard. Avant qu’ils ne soient tous partis. Nous leur demandons de raconter ce qu’ils ont vu, ce qu’ils ont vécu. Parce qu’ils sont les derniers témoins. Les derniers survivants. Des anciens combattants venus pour l’anniversaire du jour J. Et les survivants des camps de la mort, restés si longtemps silencieux. Parce qu’ils ne voulaient pas replonger dans l’horreur. Ou parce que nous ne voulions pas les écouter.

Uniquement les hommes, côté vétérans. Presque exclusivement des femmes, pour les survivants des camps. Les premiers avaient 20 ans. Les autres étaient dans leur enfance ou leur adolescence, comme les quatre «Les filles de Birkenau» (titre du magnifique documentaire de David Teboul diffusé dimanche soir), réunis pour la première fois depuis leur sortie. Je veux donner leurs noms: Judith Elkan, Ginette Kolinka, Esther Senot et Isabelle Choko. Parce qu’il ne faut pas les oublier. N’oubliez pas non plus ce qu’ils voulaient nous dire.

Et je me dis en m’écoutant : peut-être qu’un jour, dans très longtemps, ceux qui nous succéderont demanderont à d’autres survivants de raconter leur histoire. Je veux parler des survivants du massacre du 7 octobre, le premier pogrom depuis la fin de la guerre. Et des survivants des bombardements de Gaza. Tout cela sera loin derrière eux. Mais ils le diront. Pour qu’on ne les oublie pas.

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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