Dans cette rubrique, Le Petit Lillois donne la parole aux supporters du LOSC à l’issue de chacune de ses rencontres. Cette fois, c’est avec une immense joie qu’ils ont commenté le succès historique des Dogues face au Real Madrid (1-0).
Le LOSC a réussi l’exploit en venant à bout, ce mercredi, du géant qu’est le Real Madrid (1-0) dans le cadre de la 2ème journée de Ligue des Champions. Les Dogues, fiers, forts et farouches, ont montré toute l’étendue de leur talent, mais aussi de la combativité qui les animait. Si Jonathan David a été le seul buteur de la soirée (sp 45+3′), ils ont tous réalisé le match de leur vie.
Cette rencontre a été commentée par Guillaume, Alexandre et Dimitri, trois supporters interrogés à froid, quelques jours après le coup de sifflet final. Bon, il faut quand même dire que le froid était relativement tiède. Leurs propos sont l’occasion de revenir une nouvelle fois sur le jeu récemment disputé, mais sous un angle différent de celui que l’on peut traditionnellement voir dans la presse.
Une question de ressenti
«C’était une longue journée de travail. J’avais hâte d’être au stadecommença Guillaume, qui s’attendait à vivre un événement extraordinaire. Je n’avais aucun doute sur la mentalité de l’équipe, mais une appréhension face aux absences. J’étais ravi de voir que mes craintes pouvaient disparaître sur le terrain où nous compensions nos faiblesses par une énorme solidarité. Nous avons globalement tenu bon face au Real Madrid. C’était une fête merveilleuse. » Alexandre a vécu cette célébration, mais peut-être n’a-t-il pas encore vraiment réalisé ce qui se passait : « Je n’avais pas vraiment réalisé ce qui m’attendait, jouer un tel match me paraissait juste improbable et le résultat encore plus. Sur le terrain ou dans les tribunes, tout le monde a fait le boulot. »
La tête reposée, Guillaume et Alexandre étaient bien froids contrairement à Dimitri, encore enflammé par le retentissant succès empoché : « C’était extraordinaire, magnifique, je n’arrive toujours pas à y croire. C’est exceptionnel, historique, grandiose, époustouflant, passionnant… J’ai adoré ma course, au bord des larmescommença-t-il en enchaînant les superlatifs et les expressions de toutes sortes. Toulouse s’approche, mais elle profite toujours de son cloud. L’histoire est encore plus importante que la victoire. Ce n’est qu’un match de championnat, mais l’histoire retiendra que le petit club qui a découvert l’Europe il y a 25 ans, qui venait de monter en Ligue 1, était méprisé et restait dans l’ombre de son voisin lensois… Il progresse et grandit petit à petit. . Aujourd’hui, il est capable de faire de grandes choses. Je l’ai ressenti en moi et en tout le monde. J’espère que ce match marquera un tournant dans l’histoire du LOSC. Nous avons eu Milan et Manchester United, mais ça commence à dater. C’est un match dont on se souviendra. il s’est réjoui.
Sa place dans l’histoire du LOSC
On redémarre la machine avec Guillaume. Toujours plus sobre que ses cadets, il place cette réussite au même niveau que certains grands exploits du LOSC sur la scène européenne : « C’est une victoire notable, pas la plus grande, mais ce sera une date inoubliable au même titre que Parme en 2001, c’était historique. Il y a aussi la victoire à Milan en 2006 (2-0) et celle contre Manchester United. Je le place dans ce paquet qui fait notre histoire européenne »il a jugé. Il n’imaginait sans doute pas que ses deux amis allaient voir des choses encore plus grandes, tout comme le fait d’ailleurs que l’un de ses amis aurait un bon pronostic. On espère, depuis, que Christophe a joué au loto et sera placé en VIP ce samedi pour chanter à la gloire des Dogues.
« Dans un match, pour moi, c’est la plus belle réussite de l’histoire du LOSC. C’est un exploit monumental »s’exclame Dimitri, intransigeant sur ce sujet et globalement rejoint par Alexandre. « Je suppose que tout le monde est du même avis sur la question. Ce match reste et restera gravé dans les mémoires. C’était un match exceptionnel et c’est sans doute l’un des plus grands, si ce n’est le plus grand match de l’histoire du LOSC. »il a continué.
Joyeux anniversaire
Si les Dogues ont épaté le monde entier, l’un d’entre eux a marqué l’esprit des supporters lillois. Il s’agit du jeune Ayyoub Bouaddi, qui a fêté ce mercredi ses 17 ans sur la pelouse de la Decathlon Arena – Stade Pierre Mauroy. Il est aussi, après Warren Zaïre-Emery (16 ans et 343 jours en février 2023), le plus jeune joueur français titularisé en Ligue des champions. «J’étais assez sceptique au début», raconte Alexandre, avouant son manque de clairvoyance sur ce sujet. Il m’a fait prendre conscience du talent qu’il avait”il admet.
Guillaume l’imaginait résistant bien, mais pas forcément brillant : « Je ne l’ai pas vu à ce niveau-là. En Ligue 1, je trouvais qu’il manquait un peu de confiance. Là, paradoxalement, je l’ai trouvé très concentré, très à l’aise. Il a joué un jeu très propre, très simple et au fur et à mesure du match, il a évolué, devenant capable de tenter des choses (courses, gestes techniques, appels) qu’il ne faisait pas en début de match. Je pense que ce match lui fera du bien et qu’il pourra continuer »prie maintenant l’aîné du groupe. De son côté, Dimitri reste totalement excité et a peut-être l’explication de cette performance individuelle : « Bouaddi, c’était super ! Mais tu vois, je m’y attendais. Il a toujours été présent dans ce type de matches européens. C’était déjà le cas dans le bourbier de Ljubljana. Le gamin était exceptionnel, c’était un patron. Je pense qu’il a fait un super match car Benjamin André a été exceptionnel à ses côtés »il parvient à nuancer tout en procédant à une analyse constructive. Le capitaine, qui l’avait déjà pris sous son aile la veille, fut peut-être la clé du réveil.
Attention aux chutes
Haut & bas… Voilà une expression qui colle parfois au LOSC, dont les hommes sont capables du meilleur comme du pire. Toujours sur son nuage, la méfiance devrait être de mise pour Dimitri. Ah non, pas du tout après tout : « Je ne pense pas qu’on va perdre samedi (contre le TFC). J’ai mis les gars qui n’ont pas joué, parce que je pense que ceux qui étaient remplaçants voulaient aussi profiter de mercredi et ils seront en colère ».dit-il, toujours capable de trouver la bonne réponse.
La peur est pourtant vivante chez Alexandre : « J’ai peur du trou d’air. Ils ont tout donné et j’espère qu’ils répéteront ce schéma samedi et dans tous les autres matches. Je fais confiance au staff et au coach pour les maintenir dans cet état d’esprit »il essaie de se rassurer. « Il y a un risque, oui », concède Guillaume, qui entre dans la dernière ligne droite de cette rétrospective. L’approche mentale de cette rencontre sera essentielle. Les joueurs doivent comprendre que la continuité est la clé pour revivre ce genre de moments. Je ne veux rien d’autre qu’une victoire. Nous devons assumer notre position »finit-il par marteler, le poing serré, déjà prêt à faire la fête.