Les supermarchés vont rembourser leurs clients
Disparu dans les années 1990, un geste va revenir en force dans des centaines de magasins en France. Il permettra de faire de belles économies.
C’est un geste du quotidien qui s’était perdu. Dans les années 1960, la consigne était une pratique courante en France : une petite somme supplémentaire était payée par le consommateur pour les emballages en verre, contenant généralement du lait, de la bière ou du vin. Cette somme était restituée lorsque la bouteille vide était rapportée au magasin. Mais ce système n’a pas résisté à l’arrivée massive des emballages en plastique à usage unique dans les années 1990, beaucoup plus nocifs pour l’environnement en raison de la quantité de déchets générés.
Face à l’urgence climatique, certains acteurs tentent de réhabiliter ce mode de consommation vertueux. Des entreprises comme Le Fourgon ou La Tournée proposent à leurs clients de reprendre leurs contenants en verre ou en métal pour les réutiliser.
Ces initiatives restent aujourd’hui marginales : la plupart des emballages finissent encore à la poubelle après une seule utilisation. C’est pourquoi l’éco-organisme Citeo vient d’annoncer une grande nouvelle. Cela ressemble à une petite révolution.
Le dispositif de consigne du verre sera testé dans les prochains mois dans plus d’un millier d’hypermarchés, supermarchés et magasins bio des Pays de la Loire, de Bretagne, de Normandie et des Hauts-de-France. Il s’agit d’une première étape vers une éventuelle généralisation à l’échelle nationale. On ne sait pas encore quels magasins participeront à l’initiative, mais contacté par la rédaction, Citeo explique qu’il s’agira d’un événement d’envergure. Le groupe Carrefour, Système U et Les Mousquetaires sont actionnaires de l’éco-organisme et pourraient donc y participer.
Concrètement, les clients de ces enseignes se verront facturer une consigne en caisse en échange des bocaux et bouteilles en verre, qui leur seront restitués lorsqu’ils rapporteront les emballages vides en magasin. Le montant de la consigne devrait être « probablement de l’ordre de vingt ou trente centimes, selon les tailles et les formats », a expliqué à franceinfo Célia Rennesson, directrice de l’association Réseau Vrac et Réemploi. Ainsi, en rapportant un contenant de 24 bières consignées, un client pourrait récupérer entre 4,80 et 7,20 euros. Pour percevoir cette somme, il pourrait lui être demandé de présenter le ticket de caisse et les consignes vides en caisse.
Selon les informations de Franceinfo, dans un premier temps, « les premiers conditionnements disponibles seront des bouteilles à col large d’un litre, contenant des jus de fruits et des soupes ». Viennent ensuite les bouteilles ambrées de 75 cl, les bocaux de conserves, de compotes et de fromage blanc et enfin les bouteilles ambrées de 33 cl.
Si l’expérimentation est concluante, Citeo prévoit d’étendre le dispositif. Un appel à manifestation d’intérêt sera lancé d’ici fin 2024 pour « inciter d’autres producteurs, d’autres marques qui ont des produits vendus dans cette région, à rejoindre le projet », explique l’organisme. L’objectif fixé par la loi anti-gaspillage de 2020 est ambitieux : réutiliser 10 % des emballages d’ici 2027. Un défi que Citeo entend relever.