Nouvelles locales

Les Suédois divisés sur la nouvelle option de transfert du congé parental aux grands-parents

En Suède, où le congé parental est le plus généreux au monde, il est aussi de plus en plus flexible. Depuis le 1er juillet, les parents sont autorisés à transférer une partie de leur allocation parentale aux grands-parents lorsqu’ils gardent leurs enfants. Reportage dans les rues de Stockholm.

Publié


Temps de lecture : 2 min

Les grands-parents peuvent désormais bénéficier d'une partie de leur congé parental pour s'occuper de leurs petits-enfants. (KERIBAR IZZET / BELPRESS.COM)

Dans un pays qui a fait de la conciliation vie professionnelle-vie privée un pilier de sa politique, une nouvelle avancée vient d’être franchie par la coalition de droite au pouvoir. Depuis le 1er juillet, les parents peuvent transférer une partie de leur congé aux grands-parents.

En Suède, dont le système de congé parental est pris en exemple dans plusieurs pays européens, les couples se partagent 16 mois de congé parental payés par l’Etat, dont 14 rémunérés à 80% du salaire. Désormais, ils pourront permettre aux grands-parents de toucher 90 jours d’indemnisation à leur place.

« Cette loi est très bonne : beaucoup de parents veulent retourner travailler, mais si on les remplace, il faut être payé. »raconte Elisabeth, 68 ans, infirmière à la retraite, qui garde un œil sur ses quatre petits-enfants près de la pataugeoire d’une aire de jeux.

En effet, plus d’un couple sur deux n’utilise pas la totalité des 480 jours de congé parental auxquels il a droit. Les parents à faibles revenus jugent la perte de revenus trop importante à long terme. Ils retournent travailler plus tôt, laissant les enfants aux grands-parents, car les crèches suédoises n’acceptent pas les enfants de moins d’un an.

Un peu plus loin dans le parc, Pontus, un mécanicien, n’est pas convaincu par l’esprit de cette nouvelle réforme. « Peut-être que cela aide quand on élève son enfant seul, mais sinon, c’est aux parents de s’en occuper, dit le père de deux enfants. J’ai pris six mois de congé parental pour le premier et pour le deuxième, nous aimerions le partager à parts égales avec ma femme, c’est ça l’ambition. »

Pontus craint que ces jours de congé deviennentent « une monnaie d’échange », qui peut être donné « Pour les personnes qui sont plus éloignées de la famille, je ne suis pas favorable au baby-sitting financé par l’État. » La loi autorise, sous certaines conditions, le transfert des allocations à toute personne qui n’a pas d’emploi, ne perçoit pas d’allocations chômage et n’étudie pas.

Outre d’éventuels abus, certains craignent que les employeurs fassent pression sur les parents pour qu’ils écourtent leurs vacances et laissent la garde des enfants aux grands-parents.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page