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Les stratégies chinoises face au protectionnisme européen

Les stratégies chinoises face au protectionnisme européen
Une voiture du constructeur chinois BYD présentée au Salon international de l'automobile de Munich, en Allemagne, en septembre 2023.

Adaptabilité et réactivité. Les constructeurs chinois mettent inévitablement en avant ces valeurs cardinales lorsqu’on les interroge sur leur manière d’aborder le marché européen. Confrontés à des obstacles réglementaires, fiscaux ou douaniers destinés à atténuer leur avantage concurrentiel, BYD, MG, Chery, Dongfeng, Geely, XPeng et Leapmotor mettent en œuvre des stratégies d’adaptation.

Pour vendre, il faut produire sur place. Impossible de déroger à cette règle du jeu à laquelle devaient se conformer hier les marques étrangères pour prendre pied en Chine. Pour éviter d’avoir à supporter des droits de douane qui pourraient dépasser le tiers de la valeur du véhicule et prétendre au substantiel bonus écologique français (4 000 euros, actuellement), toutes les marques chinoises ont cherché une implantation industrielle. Les propositions affluent, mais les destinations les plus prisées se situent à l’écart des grands marchés que sont l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France.

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L’Europe centrale, réputée pour ses faibles coûts de production, a déjà attiré BYD, qui va construire une usine en Hongrie, mais l’Italie et l’Autriche font d’intenses efforts pour s’imposer comme pays d’accueil. Le surdimensionnement de l’appareil productif européen ouvre également la possibilité de reprendre les unités de production existantes. Le groupe Chery va récupérer l’ancienne usine Nissan de Barcelone, et on parle de Nio pour relancer l’activité de l’usine Audi de Bruxelles.

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De son côté, Leapmotor tente d’assembler à partir de composants provenant principalement de Chine (technique dite « SKD », pour un assemblage en semi-renversé) le petit T03 de l’usine Stellantis de Tychy en Pologne. Une solution difficile à maintenir, mais qui fait gagner du temps.

Échange de bonnes pratiques

Autre stratégie d’évitement : investir dans des pays à faibles coûts de main d’œuvre qui ont des accords commerciaux préférentiels avec l’Europe. BYD s’implantera en Turquie et le Maroc se verra offrir l’hospitalité aux marques asiatiques. Ces derniers se contentent de suivre le mouvement ; Renault produit depuis longtemps sa Clio sur les rives du Bosphore, et Stellantis et Dacia sont désormais présentes au Maroc.

En échange du transfert de certaines technologies (dans le domaine de l’architecture informatique et de l’intégration des batteries dans le châssis), le groupe Stellantis met à disposition de Leapmotor, avec qui il a créé une filiale commune, une partie de son réseau de distribution. Cela permet à la firme chinoise d’envisager une croissance rapide de ses ventes. Volkswagen, qui a conclu un accord avec XPeng, compte concevoir des véhicules avec son partenaire chinois, que ce dernier pourrait également vendre en Europe.

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