Les Stranglers seront à l’affiche de West Park en 2024
Retour sur l’inoubliable dernière édition de Cognac Blues Passions, au cours de laquelle le succès de la scène Rolling Stone Conversations s’est confirmé.
Les lendemains d’anniversaire, communément appelés « gueule de bois » par ceux qui les vivent, peuvent être douloureux, et chacun en avait parfaitement conscience en rangeant dans le placard à souvenirs la 30e édition de l’an dernier. Si elle n’a pas fait le plein, ni même atteint l’équilibre financier souhaité chaque soir – comme l’a publiquement admis son équipe dirigeante à peine le rideau tombé dans un élan d’honnêteté qui lui faisait honneur –, le millésime 2024 du Cognac Blues Passions s’annonçait superbe.
Si ses têtes d’affiche auront assuré leur statut sans mal, à l’image d’une Chrissie Hynde éblouissante dans son perfecto et ses cuissardes de cuir menant ses Pretenders comme jamais, entre des notes d’humour bien senties (« On n’est pas exactement un groupe de blues mais on a tous eu le blues à un moment ou à un autre », « Je dédie cette chanson (« Junkie Walk ») à tous les toxicomanes parmi vous, même si vous avez dû arrêter depuis longtemps si vous êtes là ce soir ») et une place de plus en plus prépondérante laissée à un Walbourne, qui enchaînait les solos comme s’il allait mourir le lendemain.
On ne sera malheureusement pas aussi enthousiaste sur le set de Deep Purple, la voix d’Ian Gillan étant trop souvent absente, au-delà d’un duo Roger Glover-Ian Paice qui n’avait rien à se reprocher lorsqu’il s’agissait de mettre à l’honneur « Highway Star », « Smoke on the Water », « Space Truckin' », « Back Night » et consorts. Sur cette même main stage, The Inspector Cluzo a mis le feu comme il se doit avec son blues-rock qui ne supportait pas plus les OGM que la gestion quotidienne de sa ferme de duettistes ; Rival Sons a prouvé une fois de plus combien son hard rock flamboyant a tous les atouts pour incarner les cadors de demain.
De son côté, Gloria Gaynor n’a peut-être pas l’avenir devant elle, mais elle n’aura laissé à personne le soin de transformer les bords de Charente en discothèque old-school et de rappeler qu’elle avait bien plus que « I Will Survive » dans sa poche. Quant à la deuxième étape du festival, elle aura une fois de plus réaffirmé combien elle n’avait pas son pareil pour créer des ambiances enflammées, aidée, il est vrai, par les prestations successives de Little Odetta, Harlem Lake, Early James, Cedric Burnside, sans oublier la « smala » du Tribute to Calvin Russell dirigée comme un chef d’orchestre… participatif par Manu Lanvin.
Rolling Stone Conversations, un succès confirmé
Pour la deuxième année consécutive, votre magazine était aux commandes d’une émission sobrement (quoique, à bien y réfléchir…) intitulée « Rolling Stone Conversations », suivant un principe très simple : inviter les artistes à une conversation… en direct, décontractée, d’une durée d’environ quinze à vingt minutes avant qu’ils ne se lancent dans une session acoustique live de trois à quatre de leurs chansons (ou reprises), au choix.
A raison de deux à trois « sessions » par jour – et neuf au total –, les festivaliers auront eu le loisir de voyager entre la Belgique (Ghalia Volt) et les Pays-Bas (Harlem Lake), avec un détour par le Mississippi (Cedric Burnside) ; pour constater que le duo Jay Buchanan-Scott Holiday pouvait porter l’incandescence de Rival Sons à des sommets inédits, sans forcément sortir l’artillerie lourde. Quant aux quelques doutes importuns craignant que… l’équipe française ne soit pas au niveau de ses confrères internationaux, ils auront été brisés par l’entrain et le talent de Little Odetta, Jessie Lee and the Alchemists, The Inspector Cluzo, Théo Charaf et Delgres.
Autant d’instantanés de bonheur et de convivialité qui seront suivis sous la forme d’un nouveau mini-album vinyle, déjà disponible en précommande sur notre site rollingstone.fr et regroupant cinq de ces performances live (Rival Sons, The Inspector Cluzo, Théo Charaf, Jessie Lee & the Alchemists et Cedric Burnside), le tout accompagné d’une édition spéciale du magazine pour le festival. Et selon la formule désormais établie : « À l’année prochaine si vous voulez. On a déjà envie de… »
Xavier Bonnet
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