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Les statues du MET de New York retrouvent leur château du Périgord… via des copies

Copies « impressionnant » Des statues Renaissance du Périgord exposées au Metropolitan Museum of Art (MET) de New York ont ​​été transférées cette semaine au château de Biron en Dordogne, grâce à des technologies utilisées pour reproduire la grotte de Lascaux.

A l’occasion des Journées européennes du patrimoine, ces fac-similés représentant une « Mise au tombeau du Christ » Des sculptures surmontées de chérubins ont été dévoilées vendredi, prenant la place des sculptures originales dans la chapelle de cette forteresse du Périgord, considérée comme le plus grand château d’Aquitaine (un hectare).

Les statues du MET de New York retrouvent leur château du Périgord... via des copies

Les répliques ont été installées dans une niche sous une arche de pierre, non loin des gisants médiévaux de deux membres éminents de la famille Gontaut-Biron et d’un fac-similé d’un « Piéta » (Vierge tenant le corps du Christ sur ses genoux), également exposée au MET. Cet autre exemplaire avait été mis en place en octobre 2023.

« Cela change complètement la chapelle. C’est une très grande chapelle, l’une des plus grandes chapelles de château du royaume de France. Et comme elle est entièrement dépouillée, le fait que les sculptures reviennent lui redonne son âme », se réjouit auprès de l’AFP Sébastien Cailler, régisseur du château. « C’est l’un des grands trésors de l’humanité ».

Les statues du MET de New York retrouvent leur château du Périgord... via des copies

Ces pièces monumentales, sculptées au XVIe siècle par un artiste anonyme, furent cédées en 1907 par le dernier marquis de Biron à John Pierpont Morgan, fondateur de la banque JPMorgan et président du MET.

En 1957, une première demande de copie est refusée par le musée américain car un moulage risquait d’endommager les traces de peinture encore présentes.

« Très émouvant »

Mais en 2018, pas d’objections : les nouvelles technologies, utilisées notamment pour créer le centre international d’art pariétal (Lascaux IV) et ses répliques de peintures rupestres en 2016, permettent de reproduire les œuvres sans les toucher, selon le savoir-faire développé par l’Atelier des fac-similés du Périgord (AFSP) qui a réalisé les copies.

Les statues du MET de New York retrouvent leur château du Périgord... via des copies

Grâce à des relevés photogrammétriques et à des machines 3D, ces répliques en résine imitant l’aspect de la pierre, avec les moindres caractéristiques et défauts des œuvres, ont pu être réalisées en huit mois pour un budget de 350 000 euros.

Griffith Mann, conservateur au MET, a salué la qualité de l’exposition. « impressionnant, redoutable » copies, louant particulièrement le travail minutieux, de la patine des couleurs aux graffitis gravés sur le corps du Christ.

« Les voir dans leur environnement est très émouvant »il a jugé. « Dans certaines situations, les objets retrouvent leur place d’origine, comme il se doit. Mais dans une situation comme celle-ci, où il n’y a pas de conflit de propriété de l’objet, un tel partenariat est un moyen très utile de donner aux visiteurs du château un aperçu des sculptures originales dans leur contexte. »

Les statues du MET de New York retrouvent leur château du Périgord... via des copies

« Ces statues, en tout cas, sont mieux conservées au MET qu’ici. »juge André Barbé, directeur général de la société touristique Semitour Périgord, qui gère notamment le château de Biron et le site préhistorique de Lascaux. « C’est à cela que sert le fac-similé. C’est exactement l’histoire de Lascaux : préservons les originaux mais montrons-les au public. »

Le château de Biron, lieu de tournage de la nouvelle série historique de France Télévisions « La fortune de la France »a accueilli plus de 60 000 visiteurs en 2023.

New Grb1

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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