Les startups abandonnent le marché français, moins mature et plus compliqué
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Les startups abandonnent le marché français, moins mature et plus compliqué

Les startups abandonnent le marché français, moins mature et plus compliqué

Le premier, Lynx, conçoit et vend un casque de réalité mixte destiné en priorité aux professionnels, le second, MoveR, a développé un outil de réalité immersive sans casque pour travailler sur la santé mentale et le neurodéveloppement des enfants. Lynx propose un outil de formation et d’assistance à distance et MoveR est destiné aux entreprises privées mais aussi aux écoles.

Les deux startups ont commencé par rechercher des investisseurs et des clients sur le marché français mais ont rapidement repensé leur stratégie commerciale. « Nous sommes dans un marché mondial dominé par les États-Unis, plus ouvert, plus mature et avec plus d’appétit pour cette technologie. Les entreprises sont plus sensibilisées à la réalité mixte et savent l’utiliser notamment dans l’industrie” explique Stan Larroque, PDG de Lynx.

Des opportunités plus accessibles

La jeune entreprise de 25 salariés réalise ainsi 50% de son chiffre d’affaires aux Etats-Unis et 25% en Europe sans que la France ne domine les ventes. « La France est un petit marché. D’autres pays sont plus développés comme le Benelux, les pays nordiques ou encore l’Allemagne. » Parallèlement, pour sa dernière levée de fonds en 2022, Lynx s’est entouré de business angels mais aucun de France. « Nous participons à un travail de fond sur plusieurs années pour sensibiliser aux technologies immersives et expliquer qu’elles constituent un élément incontournable de la future économie numérique. Meta l’a fait sur son marché, à nous de le faire pour sensibiliser le grand public. » Aujourd’hui, Lynx finalise un partenariat avec des Américains pour se développer. Stan Larroque rappelle cependant le soutien à l’innovation qu’il a reçu de la part de BPI France. « Nous disposons d’un vivier de talents en France qui nous permet de concevoir à Paris et de distribuer dans le monde entier. Nous n’avons rien à envier à la Californie, d’ailleurs des clients américains viennent nous voir. »

De son côté, après avoir convaincu plus de 80 professionnels indépendants d’utiliser son outil technologique pour accompagner les moins de dix ans dans les domaines du neurodéveloppement ou de la santé mentale, MoveR a souhaité proposer plus largement sa solution dans les écoles. « Nous avons été confrontés à la dimension administrative française avec des strates successives. Nous avons aussi remarqué qu’avec les changements politiques nous n’avions pas d’interlocuteur stable” regrette Charlotte Gibert, directrice scientifique de MoveR.

Si la startup collabore avec le CHU de Rouen et compte un membre du CNRS dans son conseil scientifique, elle n’est pas en mesure de mener à bien ses projets, du moins pas en France. « D’un côté, nous essayons de convaincre la France, de l’autre, ils viennent nous chercher. Nous avons été contactés par une école de New York où nous installerons notre outil d’ici décembre prochain. Les notions de santé mentale et de réalité immersive sont plus connues aux États-Unis. » La startup, sélectionnée par la région Ile-de-France pour participer au prochain CES de Vegas, compte profiter de ce rendez-vous de l’innovation pour trouver de nouveaux investisseurs… internationaux.

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