Les start-up françaises en première ligne
Face aux enjeux climatiques et à la demande croissante d’énergies décarbonées, la France se positionne avec ambition dans la course aux mini-réacteurs nucléaires, ou RMS (Petits réacteurs modulaires). Ce secteur en plein essor voit émerger des start-up soutenues par l’État, dans le cadre du programme France 2030visant à renforcer la souveraineté énergétique et à soutenir l’innovation technologique.
Un nouveau souffle pour le nucléaire français
En 2024, onze start-up françaises, comme Jimmy, Newcléo Et Naareaont rejoint les rangs des acteurs du nucléaire, bénéficiant de subventions pour développer des solutions innovantes. Parmi eux, Calogènedu groupe Gorgé, se distingue par son concept de mini-réacteur dédié au chauffage urbain. Avec une puissance thermique de 30 MWle modèle Cal-30 pourrait chauffer environ 20 000 logements. Une technologie au potentiel énorme, capable de transformer nos réseaux de chaleur en solutions décarbonées.
Cette innovation repose sur une conception simple et compacte : production de chaleur à basse pression (environ 5 barres) et à température modérée (100°C). Contrairement aux réacteurs conventionnels, la priorité n’est pas ici la production d’électricité, mais l’efficacité maximale du chauffage urbain.
Promesses et défis
Promesses :
1. Développement économique : Le secteur des mini-réacteurs devrait générer des investissements massifs. Par exemple, le projet d’Helsinki, qui nécessite jusqu’à 15 réacteursreprésente un marché potentiel pour 1,5 milliard d’euros.
2. Réduction des émissions de CO₂ : Ces technologies visent la décarbonation totale des réseaux de chaleur urbains, aujourd’hui largement dépendants des énergies fossiles.
3. Modularité et flexibilité : Les SMR s’intègrent facilement dans des environnements urbains ou industriels.
Défis :
1. Des réglementations complexes : Chaque modèle doit obtenir l’agrément de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), une démarche longue et coûteuse.
2. Compétition internationale : Des joueurs comme la Finlande, avec son réacteur LDR-50ou les Etats-Unis, exercent une pression croissante sur le marché européen.
3. Acceptation sociale : Malgré des bénéfices évidents, le mot « nucléaire » suscite encore des réticences liées à la sûreté et à la gestion des déchets.
Calogena et Helsinki : un partenariat prometteur
La ville d’Helsinki, dotée du deuxième plus grand réseau de chaleur urbain au monde, est un partenaire stratégique pour Calogena. En quête de solutions décarbonées pour remplacer le gaz naturel et la biomasse, la capitale finlandaise envisage d’investir dans des SMR capables de produire 400 MW de chaleur. L’intérêt manifesté par Helsinki prouve la pertinence des projets français à l’échelle internationale.
Bref, les start-up françaises comme Calogena jouent un rôle clé dans l’évolution du nucléaire. Ces innovations, soutenues par l’État, pourraient positionner la France comme un leader mondial des PRM, tout en répondant aux enjeux environnementaux. Mais leur succès dépendra de la rapidité des procédures réglementaires, de leur compétitivité par rapport aux autres pays et surtout de leur capacité à convaincre le grand public de leurs avantages..