Les soldats ukrainiens se réjouissent de l’offensive dans la région russe de Koursk

Deux semaines après le début de l’offensive surprise de l’armée ukrainienne dans la région de Koursk, franceinfo s’est rendue dans le nord-est du pays à la rencontre de soldats qui tentent de consolider leurs gains territoriaux.

L’Ukraine tente toujours de préserver les positions qu’elle a conquises en Russie, dans la région de Koursk, il y a deux semaines. Ces dernières heures, Kiev a gagné un peu plus de terrain et contrôle désormais plus de 1 000 kilomètres carrés de territoire russe. Au nord-est de l’Ukraine, à quelques kilomètres de la ligne de front, les territoires russes conquis par les Ukrainiens sont tout proches. Mais l’armée interdit l’accès aux envoyés spéciaux de franceinfo.

Pour en savoir plus sur cette opération, il faut discuter, discrètement, avec les rares soldats qui acceptent de parler, comme le sergent Djura. « Nous sommes tous très enthousiastes, nous avons faim, car avec cette opération, l’ennemi va enfin souffrir et en plus, cela se passe sur son territoire. »

Avec ses hommes, ce sergent a été l’un des premiers à entrer en Russie il y a deux semaines. « Notre succès est dû à la négligence des Russes, à leur manque de préparation, à la faiblesse de leurs fortifications. De plus, sur leurs positions se trouvaient de jeunes conscrits qui faisaient leur service militaire », a-t-il ajouté. dit Djura.

« Quand nous sommes entrés sur leur territoire, nous avons vu que les Russes avaient abandonné des véhicules blindés légers, des chars. Il y avait des lance-roquettes partout sur le terrain et des obus de mortier éparpillés au sol. »

Sergent Djura, armée ukrainienne

à franceinfo

De nombreux Russes ont fui, d’autres ont été faits prisonniers, mais l’opération est loin d’être terminée pour les Ukrainiens, comme en témoignent ces missiles lancés depuis leurs positions vers la Russie. Sur la ligne de front, les combats font rage. Les Russes tentent de reprendre les positions perdues.

Sherkan est un soldat dans un peloton antichar. « Je reviens de là-bas. Nous étions sur nos positions en Russie, dans la région de Koursk. Nous contrôlions les routes pour les empêcher de traverser nos lignes. Les Russes étaient à quelques kilomètres de nous. Ils essayaient de nous attaquer avec des drones kamikazes, de l’artillerie… Mais nous avons tenu bon, il assure. Nos ennemis ont reçu des renforts en termes de matériel. Et selon nos équipes de renseignement, ils ont aussi ramené des soldats Wagner et des Tchétchènes. Ils sont vraiment très nombreux.

Pour les Ukrainiens, le défi consiste désormais à conserver ces morceaux de territoire russe. C’est en partie la tâche des ingénieurs militaires et d’hommes comme Sergii. « Nous installons des barrières de défense et des champs de mines. Mais nous le faisons en accord avec la Convention de Genève. Nous ne posons pas de mines antipersonnel. Seulement des mines antichars. »il assure.

Et jusqu’à présent, ce travail fonctionne, car depuis le début de l’opération, les Russes n’ont pas réussi à lancer de contre-attaques significatives.