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Les soldats ukrainiens se disent déçus par les chars américains M1A1 Abrams

Les soldats ukrainiens se disent déçus par les chars américains M1A1 Abrams

En septembre 2023, l’armée ukrainienne prend possession des 31 chars M1A1 Abrams SA (Situational Awareness) que les États-Unis lui avaient promis en guise d’aide militaire. Cependant, leur premier engagement au combat, en février dernier, n’a pas empêché les forces russes de s’emparer de la ville d’Avdiïvka. De plus, au moins 8 d’entre eux ont été détruits ou endommagés.

Par ailleurs, en avril, le vice-président américain des chefs d’état-major interarmées, l’amiral Christopher Grady, a indiqué que les M1A1 Abrams ukrainiens avaient été retirés du combat, afin de les préserver des munitions télécommandées (MTO). « Les véhicules blindés peuvent être en danger dans un environnement où les drones sont omniprésents », a-t-il expliqué, avant d’assurer que des travaux étaient en cours pour aider les Ukrainiens à « réfléchir à la manière dont ils pourraient les utiliser ».

Un autre responsable militaire américain a insisté sur le fait que l’armée ukrainienne n’avait « pas adopté les tactiques qui auraient pu rendre » le M1A1 Abrams « efficace ». De plus, un autre problème survenu à l’époque était le blocage de l’aide militaire par le Congrès des États-Unis, ce qui rendait très compliqué le maintien en condition opérationnelle (MCO) de ces chars.

L’état-major ukrainien a toutefois nuancé les affirmations des responsables américains en précisant que quelques M1A1 Abrams restaient engagés en première ligne. Depuis, la destruction d’un sixième char a été revendiquée (le 6 mai) par l’armée russe, l’engin ayant été a priori « victime » d’un drone Orlan-10, associé à des tirs d’obus guidés de type Krasnopol.

Ces M1A1 Abrams SA ont été livrés en Ukraine avec un blindage réactif M19 ARAT (Abrams Reactive Armor Tiles). Ensuite, les Ukrainiens cherchèrent à renforcer leur protection en ajoutant des tuiles explosives réactives (comme celles du système soviétique Kontakt-1). Mais cela ne suffit toujours pas, selon une équipe ukrainienne que CNN vient de rencontrer.

Le « blindage » des Abrams « n’est pas suffisant pour le moment », a déclaré un soldat ukrainien, portant l’indicatif d’appel « Joker ». Il « ne protège pas l’équipage ». Aujourd’hui, c’est la guerre des drones. Quand le char sort, ils (les Russes) essaient toujours de le toucher », a-t-il poursuivi.

«Cet équipage ukrainien a appris à ses dépens les limites de l’Abrams, lors des combats autour de la ville d’Avdiivka, dont la Russie a finalement pris le contrôle en février. L’un de ses membres a perdu une jambe lorsque l’armure a été percée », rapporte CNN.

Mais les soldats ukrainiens ont d’autres griefs. Ainsi, les munitions fournies avec les Abrams ne sont pas adaptées à la nature des combats qu’ils mènent. « Ce dont nous disposons est principalement destiné aux engagements directs de type « char contre char », ce qui arrive rarement. Nous agissons plus souvent comme de l’artillerie. (…) Nous avons eu un cas où nous avons tiré 17 obus (120 mm) sur une maison. Et elle était toujours debout », a déclaré « Joker ».

En réalité, le M1A1 Abrams a été conçu selon la doctrine de l’OTAN, où la puissance aérienne et l’artillerie doivent préparer le terrain pour ensuite permettre aux chars et à l’infanterie d’avancer.

En plus des munitions, les Abrams ont également connu des problèmes techniques. « L’un d’eux, garé sous un arbre, a été immobilisé en raison d’un problème de moteur », notait l’équipe de CNN au moment de son reportage. Et ce alors qu’il revenait tout juste de Pologne. Les systèmes électroniques souffrent également. Les soldats ukrainiens « se plaignent également du fait qu’en cas de pluie ou de brouillard, la condensation peut faire frire les composants électroniques à l’intérieur » du char, a-t-elle souligné.

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