Les nouvelles les plus importantes de la journée

« Les soi-disant cas de possession sont en réalité souvent des problèmes psychologiques »

« Les soi-disant cas de possession sont en réalité souvent des problèmes psychologiques »

La Croix Internationale : Pourquoi une Association de prêtres exorcistes africains francophones ?

Père Prosper Ogou : Notre association a été créée en 2019, à la demande de l’Association Internationale des Prêtres Exorcistes qui a son siège à Rome. Lors des rencontres que nous avons eues au niveau international, on nous a demandé de nous organiser au niveau local. Ainsi, en 2019, nous, francophones, nous sommes rencontrés au Burkina Faso où a été créé un Bureau des exorcistes francophones d’Afrique de l’Ouest et centrale.

L’Association Internationale des Exorcistes a été créée par le Père Gabriele Amorth qui était exorciste du diocèse de Rome. Il ressentait le besoin de rassembler des exorcistes du monde entier et de les former. Son objectif était de promouvoir non seulement la formation des exorcistes, mais aussi d’encourager leurs rencontres et d’intégrer leur ministère dans la pastorale ordinaire des Églises locales. Certes, on parle d’exorcisme au séminaire dans la formation des futurs prêtres, mais la question n’est pas développée.

Par ailleurs, si l’exorcisme possède un rituel qui est en latin, c’est dans la pratique de ce ministère que l’on acquiert beaucoup d’expérience. L’idée du Père Amorth était donc de partager ces expériences pour nous aider à assumer cette responsabilité pastorale et à rester dans l’orthodoxie de l’Église. C’est ce que nous essayons de faire localement à travers notre association et cette formation sur le ministère d’exorcisme et de prière de libération que nous organisons.

Qu’avez-vous abordé lors de cette séance ?

OP : Au cours de notre travail, nous avons discuté des instructions du rituel d’exorcisme. Des formations ont également été dispensées sur la santé mentale et les cas d’exorcisme ou de possession. C’est important, car souvent les soi-disant cas de possession sont en réalité des problèmes psychologiques qui nécessitent plutôt un suivi médical, que nous accompagnerons évidemment de la prière. Il existe des cas de possession démoniaque, mais ils sont très rares, et les exorcistes sont submergés de cas où les gens ont besoin d’écoute et de soutien dans la prière.

Nous avons également eu des explications sur le fonctionnement du monde mystique de la part d’anciens satanistes ou sorciers. Au programme également, une formation sur la liturgie et l’exorcisme pour aborder la question des messes pour les malades avec prières de libération. La formation était ouverte à tous les prêtres exorcistes souhaitant se former, comme celle que nous avons vécue en mai à Rome.

Il existe cependant des laïcs qui pratiquent des prières de libération…

OP : L’exorcisme est un ministère de l’Église catholique et le premier exorciste dans un diocèse est l’évêque qui le délègue à un ou plusieurs prêtres. C’est un ministère réservé aux prêtres. Cependant, certains laïcs ont reçu le charisme de libération, don que Dieu leur a fait, et nous ne pouvons empêcher ce charisme de s’exprimer. Mais ils doivent être surveillés. Car à côté des laïcs qui exercent un ministère authentique, il y a ceux qui pratiquent la simulation. C’est pourquoi nous leur demandons de revenir à l’obéissance, à la vision de l’Église, car les déviances sont nombreuses.

Lorsque nous avons lancé cette formation, de nombreux laïcs ont exprimé le désir d’y participer. Elle est pour l’instant réservée aux prêtres, car pour réussir cette mission de prêtres, il est évident que nous devons nous-mêmes être dans l’orthodoxie de l’Église.

Quelle est la différence entre la prière d’exorcisme et la prière de libération ?

OP : La prière de délivrance consiste à utiliser le nom de Jésus pour chasser un mauvais esprit. Dans cette prière, nous ne nous adressons pas au diable. En revanche, dans la prière d’exorcisme, l’exorciste désigné est investi du mandat de son évêque et peut s’adresser directement à Satan, car il agit avec le soutien et la force de toute l’Église pour laquelle il est en mission. et reçu l’autorité.

Si vous n’êtes pas un exorciste nommé et que vous commencez à pratiquer l’exorcisme, vous vous faites du mal. Il est très dangereux d’utiliser les formules de la prière d’exorcisme quand on n’est pas exorciste et plusieurs témoignages de prêtres à ce sujet en attestent.

———

Quitter la version mobile