Bruno Kahl, chef des services allemands d’espionnage et de contre-espionnage (BND), estime qu' »un conflit militaire direct avec l’OTAN devient une option pour la Russie ».
La Russie sera « probablement » en mesure d’attaquer l’Alliance de l’Atlantique Nord dès la fin de la décennie en cours, ont prévenu ce lundi 15 octobre les services secrets allemands, mettant en garde contre le « niveau sans précédent » d’actes d’ingérence actuelle de Moscou.
« D’un point de vue humain et matériel, les forces armées russes seront probablement en mesure de mener une attaque contre l’OTAN d’ici la fin de cette décennie », a déclaré le chef des services d’espionnage et de contre-espionnage allemands (BND), Bruno. Kahl, lors d’une audience publique à la Chambre des députés. Selon lui, « un conflit militaire direct avec l’OTAN devient une option pour la Russie ».
« Augmentation significative des actes d’espionnage »
Les trois services de renseignement allemands interrogés ont tous mis en garde contre le danger croissant que représentent, selon eux, les activités des services secrets russes dans le pays.
La présidente du service militaire de contre-espionnage, Martina Rosenberg, a fait état d’une « augmentation significative des actes d’espionnage et de sabotage » visant l’armée allemande.
« L’espionnage et le sabotage russes augmentent en Allemagne, tant quantitativement que qualitativement », a ajouté le chef du renseignement intérieur, Thomas Haldenwang. Ce dernier a accusé Moscou d’être à l’origine de l’affaire d’un colis qui a pris feu dans un centre du transporteur DHL à Leipzig (est) en juillet.
Si le colis « avait explosé à bord pendant le vol, il y aurait eu un crash », a-t-il affirmé, évoquant également des campagnes de désinformation et des cas d’utilisation de drones espions.
« Moscou se prépare à une nouvelle escalade »
D’une « tempête », la menace russe est « devenue un véritable ouragan » qui se déplace « d’est en ouest », a-t-il ajouté dans une métaphore avec les pays baltes et la Pologne, où les actions russes « sont bien plus brutales qu’elles ne le sont actuellement ici ». .
« Moscou se prépare à une nouvelle escalade en termes d’actions hybrides et secrètes », a déclaré Bruno Kahl. Avec des actes d’ingérence qui ont atteint un « niveau sans précédent », le Kremlin veut « tester les lignes rouges de l’Occident », a estimé le directeur des services secrets.
Dans le même temps, le gouvernement allemand a annoncé mercredi des mesures visant à renforcer les contrôles de sécurité, notamment sur les réseaux sociaux, face aux risques accrus d’espionnage dans les ministères et de sabotage des infrastructures critiques.