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Les sept œuvres de Faker, encore en finale des Mondiaux avec T1 (Esport)

Ce samedi, à Londres, avec T1, son équipe de longue date, Lee « Faker » Sang-hyeok disputera sa septième finale des Mondiaux. Ligue des Légendessur 14 éditions au total. En neuf participations à la compétition, il n’a jamais terminé moins bien que demi-finaliste et a soulevé le trophée à quatre reprises. Des statistiques folles qui résument bien la domination du midlaner sud-coréen, présenté chaque année comme le boss final des Worlds lorsqu’il s’agit d’en faire la promotion.

Star absolue de l’esport, il repousse sans cesse les limites d’une discipline où tout arrive souvent très vite et où les carrières sont généralement courtes. Retour sur les « six jobs de Faker », avant l’issue du septième, ce samedi, contre les Chinois de Bilibili Gaming.

2013 : SKT T1 – Royal Club (3-0) : le premier

Il n’a fallu que sept minutes, dès son premier match de compétition, en avril 2013, pour comprendre que Faker n’était pas du même calibre que les autres joueurs. Mais pour se convaincre qu’il était le meilleur au monde et qu’il était là pour rester, il lui aura fallu attendre les Championnats du monde de la même année, les premiers de sa carrière.

A Los Angeles, le rookie au visage encore adolescent impressionne par sa mécanique et prouve que la réputation qu’il a acquise en Corée du Sud tout au long de l’année n’a pas été usurpée. SKT T1 survole le tournoi et écrase le Chinese Royal Club en finale, au Staples Center (3-0). À 17 ans et 150 jours, Faker est devenu le deuxième plus jeune joueur à remporter les Mondiaux, le plus jeune depuis l’établissement d’une limite d’âge pour être professionnel. Onze ans plus tard, le record tient toujours.

2015 : SKT T1 – KOO Tigers (3-1) : le début d’une ère

Après une année 2014 au cours de laquelle son midlaner vedette a survécu individuellement au sein d’une équipe en difficulté, SKT T1 a connu son année la plus dominante en 2015, avec deux titres nationaux en Corée. Aux Mondiaux en Europe, c’était le comble : le club n’a pas perdu une manche jusqu’en finale. Après avoir partagé son temps de jeu avec Lee « Easyhoon » Ji-hoon toute l’année, Faker retrouve sa position de titulaire indiscutable.

Face aux KOO Tigers à Berlin, il a gratifié le public d’un tonneau pour entrer sur scène, puis a joué l’intégralité du match, qu’il a terminé par une performance étincelante avec Ryze. Avec son coéquipier Bae « Bengi » Seong-woong, le Sud-Coréen devient le premier joueur à remporter deux titres de champion du monde… Ce qui lui vaut d’être considéré comme le meilleur joueur incontestable de tous les temps. Depuis, personne ne l’a contesté pour ce titre.

2016 : SKT T1 – Samsung (3-2) : le plus compétitif

Jusqu’en 2016, une malédiction planait Ligue des Légendes : jamais un vainqueur des Mondiaux n’a réussi à se qualifier à nouveau l’année suivante. Cette année-là, SKT T1 a vaincu l’enseigne indienne… et a fait bien plus encore. Au terme d’une magnifique édition à travers les Etats-Unis, sans doute la plus belle de toutes, le club entre définitivement dans la légende en réalisant le premier – et encore aujourd’hui le seul – doublé de l’histoire.

Non favorite en début de tournoi, l’équipe a battu les ROX Tigers (3-2) dans une demi-finale grandiose, avant de repartir au bout de cinq tours en finale face à Samsung. Impérial sur son Viktor, Faker a porté son équipe vers la victoire et a été sacré MVP de la compétition. Avec son partenaire Bengi, ils sont désormais les seuls à détenir trois titres mondiaux (en autant de finales !). Alors, lorsqu’on lui a demandé sur scène s’il était le meilleur joueur du monde, il a simplement répondu : « Vous avez déjà la réponse. Et tu le sais. » Avant de prendre rendez-vous l’année suivante.

2017 : SKT T1 – Samsung Galaxy (0-3) : le plus frustrant

En 2017, T1 s’est présenté aux Mondiaux en Chine comme le double champion du monde en titre mais avec un tout nouveau topside. Des trois premiers sacres de Faker, Bae « Bengi » Seong-woong a quitté sa place dans la jungle et ce départ a laissé un vide. L’équipe est toujours forte, mais elle s’appuie peut-être encore plus qu’avant sur son midlaner star. En quarts contre Misfits, en demies contre RNG, les T1 s’en sont sortis dans la douleur, en cinq rounds à chaque fois et en grande partie grâce à Faker, mais se sont qualifiés pour la finale où ils ont retrouvé… Samsung Galaxy. Et un an après sa défaite, SSG a un plan.

À trois reprises, Lee « Crown » Min-ho a neutralisé son adversaire au milieu avec un Malzahar destiné à le fixer dans son couloir. Débordé, T1 n’a pas trouvé de solution et a perdu 3-0 sur un flash-in emblématique de Park « Ruler » Jae-hyuk sur Faker. Dans une ambiance étrange de fin de dynastie au cœur d’un Nid d’oiseau (40 000 personnes) à Pékin, abasourdi par ce scénario, il s’effondre, en larmes, et il lui faudra de longues minutes – plusieurs mois, en réalité – pour s’en remettre. il. Pour la première fois, « Dieu » est tombé en finale du Mondial. Il lui faudra quelques années pour retrouver son chemin.

2022 : T1 – DRX (2-3) : le plus fou

Cinq ans après sa dernière finale (et après deux mi-temps, en 2019 puis 2021), Faker fait son retour sur la plus grande scène esport de San Francisco. Au fil des années, les rumeurs de départ et de retraite, dans une discipline où les carrières sont courtes, se sont multipliées. Mais il est toujours là, avec un statut modifié. Il n’est plus ce monstre mécanique, individuellement en avance sur tous les acteurs de la planète. Toujours brillant, il est avant tout le leader d’une jeune escouade dont on parle pour la première fois sous un acronyme un peu particulier : ZOFGK, Zeus (Choi Woo-je), Oner (Mun Hyeon-jun), Faker, Gumayusi ( Lee Min-hyeong), Keria (Ryu Min-seok). Six ans séparent Lee Sang-hyeok de son jeune frère.

En finale, T1 est grand favori face à DRX. Le dernier des qualifiés sud-coréens a connu un parcours fou cette année-là, mais le retour attendu du « GOAT » sur le trône semble inévitable. Cependant, une autre histoire va prendre le relais : celle de Kim « Deft » Hyuk-kyu, ex-camarade de classe de Faker dans un lycée de Séoul. Souvent placé, jamais gagnant, il s’est finalement imposé (2-3), au terme d’une rencontre complètement folle qui a laissé le Chase Center pantois par cet épilogue. Cinq ans après Faker, Keria s’effondre en larmes et c’est son capitaine qui le réconforte. Le retour sur le trône attendra, mais une équipe unique est née.

2023 : T1 – Weibo Gaming (3-0) : le chef-d’œuvre

Dépassé par GenG en LCK, par le chinois JD Gaming à l’international, T1 se présente aux Mondiaux 2023 avec le statut d’outsider à domicile – une rare première pour Faker et son club, absents de la rencontre en Corée du Sud en 2014 puis en 2018. Cinq finaliste il y a un an, il n’a pas changé et il compte bien s’appuyer sur son expérience pour passer à l’étape suivante… malgré une blessure au poignet qui a contraint le triple champion du monde à prendre du poids. repos quelques semaines plus tôt. Et sans lui, T1 n’était plus la même équipe.

Mais Faker est là et avec lui, son groupe va monter en puissance tout au long du tournoi. Dernier espoir sud-coréen face à quatre équipes chinoises, T1 écrase LNG (3-0), domine JDG (3-1) avec un Faker monumental sur Azir notamment, et gifle Weibo Gaming dans une finale à sens unique (3-0). à Séoul. Cette fois, c’est au tour du public de pleurer devant cet exploit fou : à 27 ans, Lee « Faker » Sang-hyeok devient le champion du monde le plus âgé et le seul à avoir remporté quatre titres. Dix ans après le premier, chez nous, certains craignent qu’il décide d’arrêter. Mais il a encore faim.

2024 : T1 – Bilibili : gloire éternelle ?

Après deux finales mondiales consécutives, ZOFGK a choisi de répéter une saison supplémentaire, malgré les tentations du mercato, avec la volonté de réaliser un triplé inédit. T1 a failli rater le grand moment, venant à un petit match de rater les Mondiaux. Mais une fois sur la plus grande scène, l’aura de Faker et de son équipe reste inchangée. Depuis leur arrivée en Europe, ils n’ont fait que monter en puissance, jusqu’à retrouver leur meilleur niveau collectif. Dimanche à Paris, ils ont écrasé GenG (3-1), favori du tournoi, pour offrir une septième finale à leur capitaine devenu icône.

Favoris face aux Chinois de Bilibili Gaming, ce samedi (14 heures) à Londres, le Sud-Coréen a la possibilité d’écrire un peu plus l’histoire de l’esport, en obtenant un cinquième titre aux Mondiaux – aucun joueur actuellement actif n’en possède plus deux – à 28 ans. Il a surtout l’occasion de montrer à tous qu’il n’a rien perdu de sa superbe : en demi-finale, il a déjà pris le dessus dans le duel contre Jeong « Chovy » Ji-hoon, censé être le meilleur joueur de la compétition. monde en ce moment… Prouvant ainsi qu’il a encore, s’il le souhaite, de nombreuses belles années devant lui. Et pourquoi pas, d’autres finales ?

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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