Les partis indépendantistes, au pouvoir depuis une décennie en Catalogne, ont perdu dimanche 12 mai leur majorité au Parlement régional, selon les résultats partiels des élections régionales remportées par les socialistes du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, six ans et demi après la tentative de sécession. à partir de 2017.
Après le dépouillement de 73% des bulletins de vote, les trois groupes indépendantistes détenant jusqu’à présent la majorité des sièges au parlement régional, n’ont obtenu que 59 sièges dimanche alors que la majorité absolue est fixée à 68.
Dans le détail, le parti de Carles Puigdemont, Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne), a remporté 35 sièges. L’autre grand parti séparatiste, l’ERC (Gauche républicaine de Catalogne) de l’actuel président régional Pere Aragonès, a perdu beaucoup de terrain et a obtenu 20 sièges tandis que l’autre parti indépendantiste d’extrême gauche CUP a obtenu 4 sièges. Lors des précédentes élections régionales de février 2021, ces trois partis avaient obtenu un total de 74 sièges, permettant au bloc indépendantiste de continuer à gouverner la région.
Une alliance nécessaire à trouver pour les socialistes
Largement en tête, les socialistes de Pedro Sánchez ont obtenu 42 sièges mais devront trouver des alliés pour accéder au pouvoir dans la région. L’hypothèse la plus crédible, selon les analystes, serait qu’ils s’allient avec la gauche radicale, avec laquelle M. Sánchez gouverne l’Espagne, mais aussi avec l’ERC, qui choisirait ainsi de mettre fin à l’unité du bloc indépendantiste.
Pedro Sánchez avait fait de cette élection un enjeu central de son mandat, espérant montrer que la Catalogne avait tourné le dos à ses velléités séparatistes. Peuplée de huit millions d’habitants, cette riche région du nord-est de l’Espagne, qui est l’un des moteurs économiques et industriels du pays, a tenté de faire sécession en 2017, alors que Carles Puigdemont était à la tête de la région. Cette crise a été l’une des pires qu’ait connue l’Espagne depuis le retour du pays à la démocratie après la fin de la dictature de Franco en 1975.