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Les séparatistes du nord du Mali revendiquent une « victoire éclatante » sur l’armée et leurs alliés russes

Les séparatistes maliens ont revendiqué la responsabilité de cet attentat, dimanche 28 juillet. « victoire éclatante » contre l’armée malienne et ses alliés russes après trois jours de« combats intenses » à Tinzaouatene, dans le nord du pays, près de la frontière algérienne. « Nos forces ont définitivement anéanti les colonnes ennemies samedi. D’importants matériels roulants et armes ont été saisis ou endommagés. Les quelques survivants des rangs des FAMA (Forces armées maliennes) et la milice (Russe) Wagner a été fait prisonnier »indique un communiqué signé par Mohamed Elmaouloud Ramadane, porte-parole du Cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad (CSP-DPA), alliance de groupes armés séparatistes à population majoritairement touarègue.

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Des combats, d’une ampleur jamais vue depuis des mois, ont éclaté jeudi entre l’armée et les séparatistes dans la ville de Tinzaouatene, alors que l’état-major avait annoncé avoir repris récemment plusieurs localités dans sa mission de reconquête du territoire. « Le CSP-DPA se réjouit de cette victoire remportée par ses hommes, images et vidéos à l’appui, durant toutes ces bataillesla déclaration continue. Aucun amalgame ni aucune autre propagande subtilement hostile à notre engagement ne pourra nous priver de notre éclatante victoire.

Du côté des forces armées de l’Azawad, région du nord du Mali dont les Touaregs réclament l’indépendance, sept soldats ont été tués et douze blessés, précise le communiqué. Du côté des FAMA et de leurs alliés russes, aucun bilan consolidé n’est disponible, mais le porte-parole des séparatistes a transmis à l’AFP plusieurs vidéos montrant de nombreux cadavres issus de ce camp. Dans certaines vidéos, des soldats blancs sont visibles parmi les prisonniers. Un dirigeant du mouvement séparatiste, Mossa Ag Inzoma, assure qu’il y a eu « Des dizaines et des dizaines de Wagner et de FAMA tués et faits prisonniers ».

Outre les séparatistes, un élu local et un ancien employé de la mission de l’ONU à Kidal ont assuré à l’AFP que « L’armée malienne s’est retirée » et qu’au moins quinze combattants de Wagner avaient été tués ou arrêtés, précisant qu’il ne s’agissait que d’un bilan provisoire.

Un convoi piégé par les djihadistes

Dans un communiqué distinct authentifié par SITE, une ONG américaine spécialisée dans la surveillance des groupes radicaux, les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), une alliance affiliée à Al-Qaïda, ont également affirmé avoir piégé un convoi de l’armée malienne et de ses alliés en provenance de Wagner, au sud de Tinzaouatène. Ils ont dit avoir tué 50 Russes et 10 Maliens, des chiffres que l’AFP n’a pas pu confirmer. Les rebelles du CSP-DPA ont démenti l’implication du GSIM, l’accusant de chercher à lui voler la vedette.

De son côté, l’armée malienne a affirmé que « Dans la nuit du 26 au 27 juillet, des unités des FAMA, en patrouille dans le secteur de Tinzaouatene depuis trois jours, ont entamé leur mouvement de recul ». La zone « est sous surveillance et la situation est suivie de près »elle dit : « Cinq cibles terroristes ont été traitées avec succès par les vecteurs aériens FAMA. » L’armée malienne communique rarement sur ses pertes. La pression des groupes armés et des militaires au pouvoir a réduit au silence la plupart des sources d’information indépendantes dans les zones d’opérations.

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Depuis 2023, les groupes armés séparatistes ont perdu le contrôle de plusieurs localités du nord suite à une offensive de l’armée malienne qui a abouti à la prise de Kidal, bastion du mouvement indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour le pouvoir central. Cette offensive a donné lieu à de nombreuses allégations d’exactions commises contre la population civile par les forces maliennes et leurs alliés russes depuis 2022, que les autorités maliennes nient.

Le Mali est également en proie depuis 2012 aux actions de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique (EI) et aux violences de groupes communautaires et criminels. Depuis 2022, la junte dirigée par le colonel Assimi Goïta multiplie les actes de rupture, mettant fin à l’alliance avec la France et ses partenaires européens pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie.

Le Monde avec l’AFP

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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