Les scientifiques et les défenseurs de l’environnement quittent X, empêchés de lutter contre la désinformation

Sur X, les discours climato-sceptiques prolifèrent sans que les défenseurs de l’environnement ne parviennent à les contrer.

Un mouvement massif est attendu sur X, anciennement Twitter, lundi 20 janvier, jour de l’investiture de Donald Trump. Les internautes vont désormais laisser le réseau social aux mains d’Elon Musk, fidèle soutien du nouveau futur président américain. Un boycott à cause du manque de modération, de la haine en ligne, de la désinformation et notamment sur le climat. Parmi ceux qui souffrent le plus « nouvelle version » du réseau, des défenseurs de l’environnement et des scientifiques.

Sous les publications de Greenpeace, menaces, insultes : « Je serais favorable à l’utilisation de balles réelles. Quand un de vos militants sera-t-il abattu comme un chien ? Leurs têtes devraient être coupées. »lit par exemple Sélyne Ferrero, responsable de la communication web.

L’ONG a donc décidé, il y a quelques mois, de quitter X, confrontée elle aussi à la désinformation et aux messages climato-sceptiques : « Sous toutes nos publications, sur n’importe quel sujet, des articles qui sont publiés sur des sources peu vérifiables, des graphiques pas toujours tronqués mais avec une interprétation qui n’est pas celle qu’avaient prévue les personnes à l’origine du graphique, sur les éoliennes, sur le nucléaire, sur l’agriculture… C’est devenu ingérable. »

« Depuis le rachat par Elon Musk, la manière dont les algorithmes sont mis en œuvre nous a tous enfermés dans des bulles. »

Valérie Masson-Delmotte

sur franceinfo

Même constat de la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte. Elle partage de longs fils explicatifs sur le climat avec ses 80 000 abonnés : « J’ai vraiment aimé Twitter au début. » Mais aujourd’hui, c’est fini, confie-t-elle : « Quand je faisais des publications autour du climat, elles étaient très visibles. Ce n’est plus le cas.

La scientifique rejoint donc un autre réseau, Bluesky, tout comme certains de ses collègues, de nombreuses ONG, mais aussi des institutions, dont des universités et certains instituts scientifiques.