Les scientifiques craignent un effondrement irréversible et désastreux pour la planète
Une équipe de scientifiques travaille spécifiquement sur un glacier : celui de Thwaites, aussi appelé « glacier de l’apocalypse ». Situé en Antarctique, ce glacier est particulièrement important de par sa taille et sa localisation. Récemment, leur découverte suggère que sa fonte pourrait s’avérer catastrophique.
Surnommé le « glacier de l’Apocalypse », le glacier Thwaites, situé dans l’ouest de l’Antarctique, suscite beaucoup d’intérêt. Après six ans de recherche sur le glacier, l’équipe de recherche rapporte que « les perspectives sont sombres ».
L’étude montre une fonte rapide des glaces (surtout au cours des 30 dernières années) qui devrait s’intensifier tout au long du siècle. Rob Larter, géophysicien, explique : « Nos résultats indiquent que le glacier se replie de plus en plus sur lui-même et plus rapidement. » Ils estiment que le glacier devrait s’effondrer d’ici 200 ans, ce qui aurait d’énormes conséquences.
Une montée des eaux de trois mètres
En effet, étant donné la taille énorme de ce bloc de glace, on estime que le niveau de la mer monterait instantanément de plus d’un demi-mètre. Mais comme le glacier Thwaites fait également office de bouchon, contenant une grande quantité d’eau et de glace, on estime que sa perte permettrait à de grandes quantités d’eau d’atteindre l’océan mondial. Ainsi, l’élévation totale du niveau des eaux serait estimée à trois mètres.
Les zones côtières comme Miami, Londres, le Bangladesh ou les îles du Pacifique, de l’océan Indien ou des Caraïbes en souffriraient immédiatement.
Le glacier, qui mesure 112 km de long et 32 km de large (plus grand qu’un pays comme la Corée du Sud, par exemple), est en pente descendante. À mesure que le glacier fond, de plus en plus de glace est exposée à l’eau chaude, ce qui accélère le processus global de fonte.
Fragilité de tous côtés
D’autres études ont montré successivement que certaines fissures dans le glacier laissaient entrer de l’eau plus chaude, provoquant de nombreuses zones de fonte et d’affaiblissement, et que les marées pourraient jouer un rôle dévastateur sur le glacier, puisque de l’eau suffisamment chaude pourrait entourer le glacier jusqu’à 10 km de distance.
L’équipe de scientifiques américains dirigée notamment par Julia Wellner cherche à comprendre le passé de ce glacier, dont la fonte rapide a commencé en 1940, en raison de vents assez chauds et notamment du phénomène El Niño.
Les scientifiques ont néanmoins trouvé une bonne nouvelle : des modèles informatiques suggèrent qu’il est peu probable que la fonte du glacier crée d’énormes falaises qui deviendront de plus en plus hautes à mesure que l’océan les frappera.