La Society of Weekly Editors estime que le repreneur potentiel n’a pas apporté de garanties suffisantes d’indépendance lors d’une réunion organisée lundi.
La Société des rédacteurs de Marianne (SRM) a demandé mardi « cessation immédiate des négociations » avec l’entrepreneur Jean-Martial Lefranc, candidat à la reprise du magazine, faute de garanties suffisantes quant à l’indépendance de la publication. Suite à une réunion, « il est apparu que les propos de M. Lefranc étaient en totale opposition avec les grands principes de l’indépendance d’un journal »écrit le SRM dans un communiqué, qui assure que le « la rédaction est prête à utiliser tous les moyens pour obtenir satisfaction y compris la grève ».
Selon elle, M. Lefranc « la ferme intention » intervenir dans la ligne éditoriale de la revue et participer à des conférences éditoriales. Il estime également, selon la société des éditeurs, que « Certains articles publiés par Marianne ne répondent pas aux exigences de la déontologie journalistique »sur quoi il compte « remède personnellement ». De plus, ajoute l’instance, « le retrait de M. Antoun Sehnaoui, principal actionnaire de l’offre publique d’achat, compromet gravement la viabilité économique du projet ».
Une « caricature » pour l’entourage de M. Lefranc
Interrogé par l’AFP, l’entourage de M. Lefranc a indiqué « prendre note » de la communication du SRM, en parlant de « radicalité » et de « caricature ». « L’attitude exprimée par une majorité de la rédaction ne permet pas (…) d’envisager une reprise sereine et constructive de Marianne à ce jour »ajoute cette source dans un bref communiqué, assurant toutefois que« aucune décision concernant un éventuel désengagement à ce stade » n’a pas été prise. Selon la même source, M. Lefranc « a été le premier à accepter toutes les garanties d’indépendance demandées par la rédaction, et il n’a jamais été question d’y déroger ». « Il est très dommageable de confondre interventionnisme éditorial et contrôle stratégique de l’activité »souligne-t-elle. « Jean-Martial Lefranc avait anticipé d’éventuelles défections et des alternatives de financement sont prêtes »indique-t-elle également.
SRM rappelle que, le 22 avril, Denis Olivennes, président du conseil de surveillance de CMI France, le groupe propriétaire de Marianne, avait posé un certain nombre de conditions à la vente : « sanctuarisation de la ligne du journal », « préservation de l’indépendance éditoriale », « garantie de la pérennité économique du titre » Et « maintenir la gestion actuelle ». En juillet, la rédaction avait déjà exclu un éventuel rachat par le milliardaire conservateur Pierre-Edouard Stérin. Dans le même temps, Jean-Martial Lefranc, 62 ans, avait formulé une offre de rachat portée à 8,5 millions d’euros, après une première au printemps qui avait été rejetée. CMI France était prête à prendre en charge une partie des frais de redressement, à hauteur de 3 millions, selon M. Olivennes.