Les salariés de Michelin à Cholet en grève contre la fermeture de leur usine
Alors que la direction du géant français du pneumatique a annoncé la fermeture de deux usines dans le Morbihan avant 2026, les salariés de l’usine de Cholet poursuivent leur mouvement de protestation contre cette décision. Une manifestation est prévue ce vendredi.
Les salariés Michelin de l’usine de Cholet ont été mobilisés toute la nuit. Une grève qui dure depuis mardi 5 novembre, après l’annonce par le groupe d’un plan social prévoyant la fermeture de deux usines dans la ville du Maine-et-Loire, mais aussi à Vannes dans le Morbihan. Au total, 1 254 emplois sont concernés par cette vague de licenciements.
« Michelin c’est une famille, maintenant on la détruit », regrette auprès de BFMTV Éric Mariel, salarié de 61 ans concerné par ces mesures.
« Ça fait plus d’un an que personne ne veut rien nous dire (…) et du jour au lendemain, en 10 minutes c’est fait. Ils nous ont vraiment pris pour des chiens », dénonce de son côté Gregori Garcia à notre micro.
Les ventes de pneus en berne
Le groupe Michelin justifie ce plan social « inévitable » par l’effondrement des ventes de pneus pour camions et camionnettes dû à la rude concurrence asiatique mais aussi à la « détérioration de la compétitivité de l’Europe ». En contrepartie, cette dernière s’engage à accompagner les salariés vers d’autres offres d’emploi au sein du groupe ou en externe mais également en préretraite.
« Il n’est pas question que quiconque finisse à France Travail alors que Michelin est un groupe milliardaire », défend Bastien You, délégué CGT Michelin, qui qualifie ces propositions de « mensonges ».
Ce mardi, Michel Barnier s’est dit « en désaccord » avec la décision du groupe automobile et a indiqué avoir rencontré son PDG Florent Menegaux « il y a quelques jours ». Parallèlement, le groupe Auchan a également annoncé ce mardi la suppression de 2.400 postes. Ce qui a poussé le Premier ministre à se demander ce que faisaient ces groupes « avec l’argent public qu’on leur donnait ».
Au sujet du fameux crédit d’impôt recherche qui s’élève à 55 millions d’euros pour Michelin, l’entourage dirigeant de l’entreprise a justifié que « ce crédit a permis de rapatrier en France des activités de recherche et développement du Japon et des Etats-Unis, rendant le coût d’un chercheur en France compétitif par rapport à l’Allemagne et à d’autres pays.
Le siège de Clermont également mobilisé
Faisant suite à l’appel à manifester devant l’usine de Cholet ce vendredi 8 novembre, un débrayage initié par la CGT est également prévu sur le site de Combaude à Clermont-Ferrand. L’intersyndicale appelle les salariés de Clermont à se mobiliser en soutien à ceux de Vannes et Cholet.