La guerre froide et ses pitreries vous ont manqué ? Ces derniers mois, les « incidents » suspects se sont multipliés dans les pays européens, dont les services de contre-espionnage pointent la responsabilité du Kremlin, rapporte le quotidien britannique The Guardian.
La Russie serait notamment à l’origine d’un projet d’attentat contre une base militaire allemande en Bavière, de l’incendie des propriétés d’un homme d’affaires lié à l’Ukraine dans l’est de Londres, des attaques contre des voitures du ministère de l’Intérieur et d’un journaliste en Estonie, de l’incendie d’un Ikea à Lituanie, mais aussi une usine de peinture et un centre commercial en Pologne, des alertes à la bombe dans des écoles en Grèce…
Le sujet a été abordé mardi 28 mai lors d’un sommet européen à Bruxelles qui a réuni les ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l’Union européenne, ainsi que des responsables de la sécurité néerlandais, estoniens et lituaniens. Un ministre qui a souhaité rester anonyme a déclaré au Guardian qu’il était très préoccupé par « des actes de sabotage organisés, financés et exécutés par des « mandataires » (intermédiaires) russes.
Uberisation du sale boulot
« Au lendemain de la guerre froide, les opérations de renseignement étranger consistaient en des espions et de leurs agents. Mais à l’ère des réseaux sociaux, les vandales peuvent être embauchés, laissant peu de liens avec d’autres attaquants, payés quelques centaines d’euros ou en cryptomonnaie.explique le quotidien britannique.
C’est ce qui s’est passé à Paris lors de deux prétendues opérations de déstabilisation attribuées au Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie (FSB), le renseignement intérieur russe (manifestement friand de loisirs créatifs), pour tenter de souffler sur les braises ardentes de la guerre entre Israël. et le Hamas en France. Des étoiles de David ont été peintes sur les murs de la capitale et en banlieue parisienne, en octobre et novembre 2023, et des mains rouges taguées sur le Mémorial de la Shoah, dans la nuit du lundi 13 au mardi 14 mai.
Dans le premier cas, les suspects moldaves ont été recrutés par un homme d’affaires, également moldave, à la demande du FSB. Dans la seconde, l’enquête a révélé que les réservations des artistes amateurs avaient été faites depuis la Bulgarie et que les soupçons se tournaient également vers le Kremlin… Concernant d’autres sabotages en Europe, les enquêtes montrent que les suspects, sans appartenir eux-mêmes aux services de renseignement russes, étaient en contact avec eux. Quand est-ce qu’on se réveille ?