Avez-vous manqué les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 minutes fait le point pour vous chaque soir. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et les résultats des combats, voici les principaux points de la journée.
Le fait du jour
Dans la région de Kharkiv, au nord-est de l’Ukraine, la Russie continue de progresser. Elle a annoncé samedi avoir pris le village de Staritsa près de Vovchansk, ville située à une cinquantaine de kilomètres de Kharkiv, assurant que ses forces « poursuivent leur avance en profondeur dans les positions défensives ennemies ».
Près de dix mille personnes ont été contraintes de quitter leur domicile dans cette région, avaient précédemment rapporté les autorités ukrainiennes. Deux civils, âgés de 70 et 83 ans, ont également été tués alors qu’ils quittaient Vovchansk en voiture, a déploré le procureur régional de Kharkiv.
La ville de Vovchansk comptait avant la guerre quelque 18 000 habitants. Une centaine de personnes s’y trouvent toujours et des « combats intenses » s’y déroulent, selon le gouverneur. Kiev accuse Moscou d’avoir utilisé des civils de cette localité comme « boucliers humains » et d’avoir procédé à au moins une exécution sommaire.
Un peu plus à l’ouest, les Russes ont avancé sur leur deuxième axe d’assaut dans la région. Leur objectif est le village de Loukiantsi, pour ouvrir la voie à Lyptsi, toujours sur la route de Kharkiv. L’armée russe a réalisé ses plus importantes conquêtes territoriales en une semaine depuis fin 2022, avec quelque 257 km2 pris dans la seule région de Kharkiv, selon une analyse de l’AFP.
La déclaration d’aujourd’hui
» Une tentative du régime de Kiev de mener des attaques terroristes à l’aide de bombes guidées Hammer de fabrication française et de missiles antiradar HARM de fabrication américaine contre des cibles sur le territoire russe a été déjouée. »
Dans un communiqué, le ministère russe de la Défense a accusé samedi le régime de Kiev de l’avoir attaqué avec des bombes guidées françaises, ainsi qu’avec des missiles anti-radar américains, dans la région russe de Belgorod, à la frontière de l’Ukraine. Entre 9h20 et 9h30 GMT samedi, « les systèmes de défense antiaérienne russes ont détruit quatre bombes guidées et deux missiles antiradar au-dessus de la région de Belgorod », a-t-il précisé.
L’Ukraine, confrontée à l’offensive russe depuis deux ans, répond régulièrement en attaquant des régions russes et en ciblant particulièrement des sites énergétiques. Kiev avait promis de porter les combats sur le sol russe en représailles aux nombreux bombardements sur son territoire.
Le numéro du jour
2,34 milliards d’euros. C’est le montant que la Pologne investira dans la sécurité et la fortification de sa frontière avec la Russie et la Biélorussie, qui constitue également la limite orientale de l’Union européenne, a déclaré samedi le Premier ministre polonais Donald Tusk, en présentant un projet baptisé « Bouclier oriental ».
« Ce système de fortifications, renforçant 400 kilomètres de frontière avec la Russie et la Biélorussie, sera un élément de dissuasion, une stratégie pour repousser la guerre jusqu’à nos frontières », a-t-il ajouté, précisant que les travaux avaient déjà commencé.
La Pologne, dont le territoire borde l’enclave russe de Kaliningrad et la Biélorussie ainsi que l’Ukraine, craint d’être une prochaine cible de Moscou. Depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, Varsovie est un soutien inconditionnel de Kiev et le principal pays de transit des armes occidentales qui lui sont livrées. Face à la menace russe, Varsovie a entrepris une modernisation rapide de son armée avec un budget de défense avoisinant 4 % du PIB, le plus élevé parmi les pays de l’Otan.
La tendance
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré s’attendre, dans un entretien exclusif à l’AFP, à une offensive plus large de l’armée russe dans le nord et l’est, où elle poursuit son assaut de grande envergure lancé le 10 mai et qui viserait à prendre la grande ville. de Kharkiv. Les Russes « ont lancé leur opération, elle pourrait comporter plusieurs vagues. Et c’est leur première vague », a déclaré Volodymyr Zelensky.
Il a néanmoins assuré que, malgré les avancées russes ces derniers jours, la situation était meilleure pour les forces ukrainiennes qu’il y a une semaine, lorsque les troupes ennemies avaient franchi la frontière par surprise. Pour lui, la Russie veut attaquer Kharkiv, la deuxième ville la plus importante de son pays, à seulement quelques dizaines de kilomètres du front.
Les soldats russes avaient déjà échoué dans leur tentative de s’en emparer en 2022 et Vladimir Poutine a déclaré vendredi qu’il n’entendait pas l’attaquer « pour le moment ». L’offensive actuelle vise, selon le président russe, à répondre aux frappes ukrainiennes de ces derniers mois contre la Russie en créant une zone tampon destinée à les empêcher.
Volodymyr Zelensky a admis auprès de l’AFP que ses effectifs militaires étaient insuffisants. « Un nombre important de brigades sont vides », a-t-il déclaré.