« A ce stade, l’enjeu est de rappeler un principe essentiel de toute procédure qui est celui de la présomption d’innocence, qui n’est pas un vain mot », a déclaré à l’AFP Antoine Vey, expliquant avoir été co-mandaté avec l’avocat argentin Rafael Cuneo Libarona pour défendre les intérêts des deux joueurs du XV de France.
Jegou (21 ans) et Auradou (20 ans) ont été inculpés vendredi après qu’une femme les a accusés de l’avoir violée et battue dans leur chambre d’hôtel à Mendoza (ouest de l’Argentine), où l’équipe de France venait de disputer un match.
Ils risquent jusqu’à 20 ans de prison. Ils affirment avoir eu des relations sexuelles consenties, selon leur avocat argentin.
« Il nous paraît important d’appeler chacun à une certaine réserve, compte tenu justement de la diffusion ou du risque de diffusion d’informations fragmentaires et potentiellement fausses », a ajouté Me Vey. Pour l’avocat, « il y a un emballement médiatique assez considérable autour de cette affaire ».
Sollicité également par la Fédération française de rugby (FFR), les familles des joueurs et les clubs, l’avocat devra « coordonner les aspects de leur défense qui concerneront la France, c’est-à-dire la protection diplomatique et le respect de leurs droits fondamentaux ».
« Notre objectif, poursuit M. Vey, est de recueillir le plus rapidement possible tous les éléments tangibles et objectifs, c’est-à-dire SMS, vidéos, localisation des téléphones, messages envoyés, etc. qui permettront à la justice de reconstituer seconde par seconde quel a été le comportement de chacun des participants. »
Les deux joueurs « n’ont aucun précédent dans des cas de cette nature », a fait valoir Me Vey, pour qui « il n’y a aucun risque de fuite » de leur part.
Les deux hommes ont été placés en détention pendant que la demande de placement en résidence surveillée déposée par leur défense en Argentine est examinée.
